Fonction/Rôle : Apprentie Cuistot, Reine Légitime de Lanoy Localisation : Dans son placard. Humeur : De princesse. Messages : 84 Age : 32
Sujet: Effraction Nocturne [fini] Sam 23 Avr - 12:55
Effraction Nocturne
Pour la quarantième fois, sa botte glissa sur une pierre moussue, emmenant sa jambe décrire un angle de 110 degrés avec l’autre jambe. Son corps bascula en arrière, son fessier heurtant rudement le sol. Elle gémit et se releva aussi vite qu’elle était tombée, continuant d’avancer à marche forcée à travers les bois. La jeune magicienne, ancienne reine en devenir, savait qu’Ils n’étaient pas très loin derrière elle. Assez loin pour qu’elle ne les voit pas, mais suffisamment proches pour qu’elle ressente leur présence. Heureusement pour elle, ils devaient la suivre en cherchant ses traces. Malheureusement pour elle, elle était nulle en pistage, ce qui faisait qu’elle ne pouvait que courir en espérant mettre plus de distance entre eux et elle. Et là aussi elle était condamnée.
Il ne lui restait plus qu’un espoir : courir suffisamment longtemps pour trouver un échappatoire, en espérant qu’ils ne la retrouveraient pas avant. Elle dérapait donc dans les feuilles mortes, priant pour ne pas s’écrouler une dernière fois, les jambes lourdes et les pulsations de son sang lui montant à la tête. Elle entendait maintenant leurs voix, juste derrière elle, l’effrayant encore plus que si c’était des chiens en chasse leurs mâchoires prêtes à se refermer sur ses chevilles. Elle déboula paniquée à la lisière de la forêt, cherchant désespérément une cachette. Elle aperçut une bâtisse assez imposante, qui devait sans doute être un relais de coche ou un autre de ces lieux tout aussi peu ragoutant. Néanmoins, elle ne voyait guère d’autres endroits où s’abriter des hommes qui la chassaient.
Elle courut jusqu’à l’une des ouvertures pratiquée dans les murs, et tenta d’en ouvrir le volet qui protégeait la fenêtre. Solidement coincé, le volet ne céda pas d’un pouce, malgré les suppliques de la jeune fille. En désespoir de cause, celle ci apposa ses mains sur le verrou métallique du volet, et tout en marmonnant, fit céder le système de fermeture du volet. Celui ci, un peu trop poussé par la panique de la jeune fille, vola à travers la pièce qu’il verrouillait, entrainant dans sa lancée l’ouverture de la fenêtre. Bon, au moins, elle n’aurait pas à s’ouvrir une seconde fois. Elle regarda craintivement en arrière pour vérifier que personne ne la voyait s’introduire dans la bâtisse, puis prit appui sur le rebord de la fenêtre à l’aide de ses mains, se hissant à la hauteur de la fenêtre. Handicapée par son sac et une vie sans gymnastique, elle se pencha en avant pour tenter de prendre appui sur son ventre afin de pouvoir passer l’obstacle. Malheureusement, la gravité décida de l’aider à passer en l’attirant en avant l’envoyant embrasser les casseroles qui attendaient sagement sur leur plan de travail. Les dites casseroles tombant dans un vacarme apocalyptique alors qu’elle reprenait pied, l’une des casseroles heurtant son front. Gémissant de douleur, elle se releva et ferma à nouveau la fenêtre et son volet, afin que nulle trace de son passage ne soit visible de l’extérieur.
Avant qu’elle n’ait le temps de respirer, elle perçut un mouvement derrière un des rideaux qui masquait un renfoncement de la pièce. Réprimant un juron qui n’aurait fait rougir qu’un vieux prêtre effarouché, elle se jeta à l’opposé du rideau dans un coin sombre de la pièce, ramenant ses jambes contre elle alors qu’elle se recroquevillait dans sa robe maculée de boue feuilles et autres joyeusetés. Pourquoi avait il fallu qu’elle déboule par la seule fenêtre qui donnait sur des casseroles ? Elle se mit à gémir faiblement, puis s’abrita derrière son sac, dans un vain espoir de passer inaperçue. Ou au moins que l’habitant de la cuisine n’hurle pas trop fort pour éviter d’attirer ses poursuivants.
Dernière édition par Atsumi Lanoy le Jeu 12 Mai - 8:28, édité 3 fois
Rey Pandragon
Fonction/Rôle : Cuisinier et Chaman (sur temps libre) Localisation : Devant les fourneaux Humeur : expérimentale^^ Messages : 195 Age : 36
Sujet: Re: Effraction Nocturne [fini] Mer 27 Avr - 19:08
Première Scène : Barouf en Cuisine !
Une semaine... Cela fait une semaine que j'ai quitté la Taverne pour partir chasser le pétaure... Le plus long, ce n'est pas de le traquer... Après tout, c'est énorme un pétaure... Ce ne pas non plus de le tuer, même s'ils sont toujours en troupeaux, vu qu'ils sont inversement proportionnellement intelligent par rapport à leur masse... Après tout, c'est énorme un pétaure.... Mais qu'est-ce que c'est chiant à transporter... Après tout, c'est ENORME un pétaure...
Cela faisait donc une semaine que je suis parti de mon nouveau logis. La patronne m'avait donné une permission pour aller chasser puisque nous n'avions plus rien en stock. Me voilà donc sur le chemin du retour, en train de gravir la colline, aidant la charrette à gravir la colline en la poussant, tandis que les deux bestiaux de traits, que je n'ai pas encore bouffé, la tirent sous le harcèlement incessant que je leur fait subir...
Alors que j'arrive en haut de la côte, je conduis la charrette au niveau de la porte de la cuisine. Détachant les bêtes, je les laissent paître tranquillement tandis que je rentre dans la taverne. Et là, c'est une vision irréelle qui s'offre à moi... La cuisine... MA cuisine est nickel... Tout semble bien rangé... C'est la première fois que ça arrive depuis que je vis ici... Quand je pars plusieurs jours, je la retrouve toujours en bordel... Mais là, je suis bluffé...
Je rentre plus avant et découvre la salle vide... Et sur le comptoir un mot...
« On est parti en ville faire deux/trois emplettes pour les réserves (consommations et ingrédients). Nous seront de retours demain dans la matinée.... enfin normalement... si on perd pas une personne un peu tête en l'air en chemin... Le Crazy Dog est fermé jusqu'à notre retour... alors si tu trouves ce message.... Bah tant mieux pour nous ! A tantôt ! »
Soupirant, je ramasse le message et le jette dans le four en repassant dans la cuisine. Puis, équipés de mes couteaux les mieux adaptés, j'entreprends de dépecer la carcasse commençant à sentir un peu sur la charrette. Un coup de chance que je sois arrivé en début d'après-midi... et surtout, heureusement que j'ai déjà réduite la carcasse d'un bon quart sur le retour... Grâce à ça, je termine ma découpe en fin de soirée et après avoir stocké la viande de pétaure, je nettoie la charrette du sang restant. Une fois cela fait, je me rentre pour la nuit.
La nuit... Moment de la journée apprécié par de nombreux êtres pour diverses raisons. Certains profitent de ce moment pour râler après leur mère qui les a maudit, d'autres pour se nourrir au détriment de la vie de leur victime, d'autres encore organisent une rébellion dans un palais forçant à fuir ceux qui y habitent, et enfin certains profitent de l'obscurité rassurante que procure ce moment si particulier.
Ah j'ai oublié une catégorie... celle des gens qui en profitent pour dormir... Une semaine que je dors à la belle étoile dans le fond de la charrette où sur les caillasses des chemins. Je suis plus que content de pouvoir à nouveau dormir dans une « véritable » couche. Bon.... Certes il ne s'agit pas d'un lit à baldaquin ni d'un hamac, mais pour l'ancien mercenaire que je suis, une planche suffisamment grande pour m'accueillir, équipée d'un matelas confortable et installée dans un coin de cuisine avec toit... C'est le paradis ! Naturellement, j'ai installé un rideaux devant, pour avoir un minimum d'intimité quoi...
La Lune traverse la moitié du ciel sans que rien ne vienne troubler le sommeil en retard que j'essaye de récupérer. Soudain, un bruit venant de l'extérieur me tire de ma rêverie. Mais pas n'importe quel bruit... Comme si on essayer d'ouvrir de force le volet de la fenêtre de la cuisine. Puis, étrangement, le bruit s'arrête quelques secondes... Juste le temps de laisser le verrou exploser, traverser la vitre et venir s'écraser contre le linteau de la porte donnant sur la salle.
Parfaitement réveillé du coup, je tire l'un de mes couteaux de sous mon matelas (réflexe mercenaire encore) et calme mon sang qui commence à chauffer..... Un bruit d'effort pour atteindre la fenêtre.... Un bruit de chute parmi les casseroles que j'avais sorti pour préparer le petit dej demain matin... Une plainte faite par une voix....de jeune femme ?? Puis un bruit de corps que l'on carapate dans un coin... puis plus rien....
Ecartant le rideau d'une griffe, je m'extirpe lourdement et calmement de ma couche, sachant pertinemment que je ne crains pas grand chose. Balayant de mon regard de nyctalope la cuisine, je tombe sur un corps caché par un sac de voyage, bien chargé apparemment. Alors que je commence à la fixer, inconsciemment, un bruit de galop me parvient par la fenêtre et avec lui des voix d'hommes.
Je ne comprends pas grand chose de ce qu'ils disent, ils sont bien loin... Mais ce que je comprends me suffit pour savoir qu'ils sont pas en ballade de santé et que ma « visiteuse » a un quelconque rapport avec eux.
Je soupire... Et lance une torche de flamme dans la cheminée de la cuisine. Sans même jeter un regard au coin occupé, je pose le couteau sur la table et entreprends de remettre mes casseroles en ordre sur le plan de travail...
- Que me vaut une telle visite à une heure si tardive ?
Aucune réponse...
- Approches.... Je vais pas te bouffer tu sais... Je l'aurai ptete fait à une époque, mais elle est révolue...
Atsumi Lanoy
Fonction/Rôle : Apprentie Cuistot, Reine Légitime de Lanoy Localisation : Dans son placard. Humeur : De princesse. Messages : 84 Age : 32
Sujet: Re: Effraction Nocturne [fini] Ven 29 Avr - 10:00
Quelque chose sortit de derrière le rideau, lourdement et lentement, tel un gladiateur faisant son entrée dans l’arène. La « chose », poussa un souffle après avoir passé quelques instants à scruter le recoin dans lequel elle se tenait, alluma une cheminée, illuminant faiblement la pièce. Et c’est ainsi qu’elle se rendit compter de ce qu’elle venait de faire. Se jeter dans la gueule du loup. C’était ce qu’elle venait de faire. Enfin, il faudrait rectifier et dire la gueule du dragon. Car c’était bien un dragon, ou tout du moins une créature s’en rapprochant grandement qui venait de chasser l’obscurité de la pièce tel un dieu des temps anciens séparant la lumière des ténèbres car il n'avait rien de mieux à faire de son lundi de libre. La créature semblait néanmoins plus intéressée par ses casseroles que par l’intruse, à laquelle il demande néanmoins :
- Que me vaut une telle visite à une heure si tardive ?
La visiteuse ne répondit pas trop occupée à retenir sa respiration, son rythme cardiaque, ses glandes sudoripares et sa vessie. La vue d’une créature aussi massive, armée de griffes et d’un couteau aiguisé, douée de parole et bien plus gros qu’une vache provoquait chez elle une peur instinctive qu’elle s’employait à contenir de son mieux, en se tassant d’avantage.
- Approches.... Je vais pas te bouffer tu sais... Je l'aurai ptete fait à une époque, mais elle est révolue...
Elle répéta faiblement plusieurs fois de suite une interjection, faisant intervenir le nom familier donné à une émission trop importante de selles, suite à l’évocation du mot « bouffer » précédé d’un pronom la désignant. Ses pieds glissèrent sur le sol alors qu’elle tentait précipitamment de se redresser dos contre le mur, avant qu’elle n’inspire profondément. Elle devait se calmer. Reprendre ses esprits. Analyser. Parler. Chaque mot qui est dit rapproche deux êtres, en bien comme en mal, disait toujours Lylianne. Il suffisait donc de répondre sans commettre de bévue et tout irait bien.
Déjà, faire en sorte que cette personne ne s’énerve pas contre elle, et essaye d’avoir un minimum de sympathie pour elle. Elle se décala très légèrement vers une porte qui devait donner sur une autre pièce, toujours assise, profitant qu’il ne la regarde pas, et s’excusa en même temps pour essayer de couvrir le bruit du frottement de ses vêtements contre le sol. Si seulement elle pouvait trouver un petit recoin où se cacher le temps que les mercenaires s’éloignent , elle pourrait alors gagner quelques jours de répit supplémentaire. Sa petite voix timide, mais néanmoins élégante et harmonieuse sortit de ses lèvres malgré les genoux qui se tenaient juste devant elles :
« Veuillez m’excuser messire de mon intrusion en votre demeure… »
Elle s’immobilisa un instant, cherchant d’autres paroles à dire. Elle ne pouvait en aucun cas lui dire la vérité, sinon elle se retrouverait dans le meilleur des cas mises à la porte, dans le pire des cas ligotée et livrée directement à ses poursuivants contre une bourse d’or. Elle n’avait aucune envie d’attirer l’attention sur son forçage de fenêtre et le fait qu’elle était mage, chose qui était assez mal vue dans de nombreux milieux ruraux et citadins. Elle ne trouva vraiment aucune excuse qui la déculpabilisait entièrement, mais tint à exprimer le peu de choses qu’elle désirait. Elle s’exprima de nouveau après un long silence, en profitant pour se décaler de nouveau :
« Je ne suis pas une voleuse…je vous demande juste l’hospitalité pour une petite heure, le temps de…de…me reposer…c’est juste que… »
Elle était au bord de la crise de nerf, consciente qu’elle ne tarderait pas à se retrouver dehors. De toute façon, elle n’avait aucun vrai argument pour sa défense. Pas de quoi intimider, pas de quoi corrompre, pas de quoi invoquer la justice. Il ne lui restait que la compassion, si cette créature était capable d’en montrer. Elle gémit, sans bouger cette fois ci, vidée de tout espoir, implorant l’être qui rangeait les traces de son effraction, l’œil humide dans un discours rendu incohérent par des nerfs à vifs:
« Par pitié me mettez pas dehors… j’ai…Juste une heure après je disparais. Dites que vous ne m’avez jamais vu et c’est réglé. Je ne vous attirerais pas d’ennuis. Je suis juste une voyageuse exténuée je vous jure…»
Au moins, pour ce qui était d'être exténuée, fatiguée, à bout, personne ne pouvait le nier après avoir eu à subir pareil discours. Ou alors elle était devenue excellente comédienne en quelques secondes.
Dehors, les mercenaires ne faisaient plus de bruit, observant de leurs yeux diurnes la plaine avec la taverne plantée au beau milieu. Le pisteur du groupe, un être évoquant un mélange entre un orc rachitique doté d’un bec de perroquet et d’une coupe de porc épic croassa, dans un signe de dépit. Son compagnon le plus proche, tendit un bras tatoué de spirales oranges, lui tapotant l’épaule pour regretter aussitôt son geste une fois sa main couverte de sueur, et se mit à râler comme un putois. Il s’attira aussitôt un grognement amusé de la part de l’autre peau verte du groupe, un orc tenant dans sa main droite une hache à l’aspect peu engageant.
Le chef du groupe, un vieux spadassin grisonnant, se gratta la barbe. Il aurait sans doute rit lui aussi si l’objet du dépit de son pisteur n’était pas la perte de toute trace concernant la proie qu’ils poursuivaient. Et dans une plaine comme ça, il suffisait de quelques rocher pour passer inaperçu, la nuit aidant. Il lui paraissait évident que sa prime venait de se réfugier dans la bâtisse, de la lumière filtrant de derrière l’un des volets depuis quelques instants. Il se retourna vers ses « hommes », puis posa la question essentielle à la poursuite de sa mission :
« Quelqu’un connait cette taverne ? - C’est le crazy dog je crois. - Le crazy dog… » marmonna t’il tout en hochant la tête.
Dernière édition par Atsumi Lanoy le Mar 27 Déc - 22:51, édité 1 fois
Rey Pandragon
Fonction/Rôle : Cuisinier et Chaman (sur temps libre) Localisation : Devant les fourneaux Humeur : expérimentale^^ Messages : 195 Age : 36
Sujet: Re: Effraction Nocturne [fini] Mar 17 Mai - 18:29
Deuxième Scène : Un abri pour dormir tranquille ?
Alors que j'attends un mouvement de la part de ma visiteuse, une odeur subtile et alléchante vient titiller mes narines sensibles.... Une odeur que je n'ai plus sentie depuis que j'ai stoppé ma carrière de mercenaire.... Une odeur qui réveillerait les instincts de n'importe quel prédateur..... L'odeur de la Peur...
Mais bon, en y pensant à tête reposée, on peut estimer que c'est normal que cette odeur se répande aussi rapidement... Après tout, n'importe qui croiserai un Drakonien dans une pièce sombre, et surtout le réveillerai en entrant par effraction, flipperait grandement. D'autant plus que nous ne sommes pas très appréciés que se soit par nos cousins drakéides, que par le reste des êtres peuplant le reste du monde.
L'écoutant d'une oreille distraite, je continue de ranger mes casseroles essayant de capter la conversation des gens restés au dehors.
- Veuillez m’excuser messire de mon intrusion en votre demeure…
Le silence se rabat une nouvelle fois sur la scène qui se joue en cuisine... Un silence lourd de sous-entendus pour une personne expérimentée dans le domaine de la recherche d'information.
- Je ne suis pas une voleuse…je vous demande juste l’hospitalité pour une petite heure, le temps de…de…me reposer…c’est juste que…
Jetant un rapide coup d'œil sur ma visiteuse, je note une tenue peu adéquat pour ce genre d'activité et un gros sac à dos. Ne voulant pas la stresser plus que nécessaire, je ne m'attarde pas et continue mon rangement.
- Par pitié me mettez pas dehors… j’ai…Juste une heure après je disparais. Dites que vous ne m’avez jamais vu et c’est réglé. Je ne vous attirerais pas d’ennuis. Je suis juste une voyageuse exténuée je vous jure…
Soupirant en entendant cette supplique qui sonnait comme une limite brisée et en sentant l'effluve de la peur faire une poussée d'intensité, je m'arrête et me tourne complètement vers elle. Puis je remet une buche dans le feu pour augmenter l'intensité et tire un tabouret que je viens placer à quelques pas devant elle.
Puis sans vraiment la quitter des yeux, je viens m'assoir sur ma couche. Lui montrant le tabouret, je l'invite à s'y asseoir.
- Bon avant tout chose... Moi c'est Rey, pas « Messire ».... Ensuite, ce n'est pas ma demeure, mais une taverne dont je ne suis que le cuisinier.
Laissant un temps d'adaptation à ma voix à la demoiselle, je me lève et me dirige vers la porte donnant sur la grande salle. Et c'est en souriant que je ramasse le loquet du volet avant de me retourner vers ma visiteuse.
- En ce qui concerne le fait que tu ne sois pas une voleuse, je me permets de te tutoyer étant donné la situation, ça je veux bien le croire... Tu n'as ni la tenue, ni l'équipement, ni les compétence, dis-je en montrant le loquet.Je dois avouer que c'est bien la première fois que je vois une telle technique pour entrer dans une maison par effraction.
Revenant vers la fenêtre, je jette un œil en entrebâillant légèrement le volet.
- Et pour le reste, je ne vois pas d'inconvénient à ce que tu restes ici une heure.... En tout cas, tu as de la chance...C'est le bon soir... Et je te propose même de rester ici toute la nuit, après tout c'est une taverne et je suis tout seul jusqu'à demain matin.
Et avant même d'avoir une réponse, je lui sourit et prend la direction à nouveau la direction de la grande salle en lui faisant signe de me suivre. Alors que je traverse la grande salle pour aller allumer la cheminée, je sens sa peur diminuer légèrement. Puis après avoir allumé une bougie, je me dirige vers l'escalier et la conduit dans la chambre de notre nouvelle recrue. Ouvrant la porte, je m'efface pour la laisser entrer dans la pièce soigneusement rangée et superbement propre qui sert de chambre à la jeune Evangéline.
- Bon voilà... Tu peux dormir ici... J'essaierai de venir te réveiller avant que la patronne ne débarque... Et concernant le comité qui attends à l'exterieur, je ne sais pas ce qu'ils te veulent, mais ici tu es à l'abri, tu peux dormir tranquille, dis-je en souriant de toute mes dents
Sur ces mots, je sors de la pièce et referme la porte derrière moi, la laissant seule avec son sac et la bougie. Puis je reprends le chemin de ma cuisine...
Atsumi Lanoy
Fonction/Rôle : Apprentie Cuistot, Reine Légitime de Lanoy Localisation : Dans son placard. Humeur : De princesse. Messages : 84 Age : 32
Sujet: Re: Effraction Nocturne [fini] Jeu 26 Mai - 16:44
Pour tout effet, la supplique provoqua une rotation complète du dragon vers elle, ce qui la fit se tasser encore plus. Le dragon cependant, au lieu de la mettre au bout d’une broche et de la faire cuire à petit feu avec une pomme dans la bouche, se contenta de réalimenter le feu et de lui présenter un tabouret. Tout en la surveillant, il retourna à sa couche, et lui fit signe de s’installer sur l'objet, chose contre laquelle elle n’osa refuser, aussi elle se releva doucement pour s’asseoir sur l’inconfortable siège.
- Bon avant tout chose... Moi c'est Rey, pas « Messire ».... Ensuite, ce n'est pas ma demeure, mais une taverne dont je ne suis que le cuisinier.
Ça y est c’est foutu, ce soir ya de la princesse au menu. Et sûrement avec une sauce aigre douce. Surtout que le dragon se levait pour s’approcher d’elle, même s’il bifurqua finalement vers la porte la plus proche, pour montrer le loquet de la fenêtre qui était tombé devant. Cette fausse alerte arracha un soupir de soulagement à la jeune fille, couvert par la déclaration suivante du dénommé Rey.
- En ce qui concerne le fait que tu ne sois pas une voleuse, je me permets de te tutoyer étant donné la situation, ça je veux bien le croire... Tu n'as ni la tenue, ni l'équipement, ni les compétence, Je dois avouer que c'est bien la première fois que je vois une telle technique pour entrer dans une maison par effraction.
Bon, au moins, elle n’avait pas une mauvaise image, dans le sens vertueux du terme, pas du talent et de l’adresse, mais il restait néanmoins qu’elle avait attiré l’attention sur ses capacités peu communes. Elle se maudit intérieurement tandis que le dragon jetait un œil vers l’extérieur. Puis alors qu’il continuait, elle se pencha en avant, essayant de voir elle aussi par l’entrebâillement de la fenêtre.
- Et pour le reste, je ne vois pas d'inconvénient à ce que tu restes ici une heure.... En tout cas, tu as de la chance...C'est le bon soir... Et je te propose même de rester ici toute la nuit, après tout c'est une taverne et je suis tout seul jusqu'à demain matin.
L’opportunité de pouvoir rester ici une heure faisait plus que l’enchanter, cependant, celle de rester toute la nuit fit naitre chez elle un chouïa de soupçon, chose compréhensible après tout ce qui lui était arrivé depuis sa dernière nuit tranquille. Mais avant qu’elle n’ait le temps d’objecter, l’énorme reptile lui sourit puis passa dans la pièce d‘à côté, une grande salle où il alluma la cheminée, puis une bougie, avant de la conduire vers le grenier où elle le suivit, satisfaite de s’éloigner de la marmite.
- Bon voilà... Tu peux dormir ici... J'essaierai de venir te réveiller avant que la patronne ne débarque... Et concernant le comité qui attends à l'exterieur, je ne sais pas ce qu'ils te veulent, mais ici tu es à l'abri, tu peux dormir tranquille.
Puis il partit après avoir révélé une rangée de crocs, la laissant seule dans la petite pièce bien rangée, avant qu’elle n’ose le remercier. Enfin seule et à l’abri, elle s’autorisa un profond soupir de soulagement, posa son sac et s’assit sur le lit moelleux. Cette pièce était parfaitement propre et ordonnée, pas comme la forêt dans laquelle elle somnolait encore la veille. Malgré sa première mauvaise impression, l’être reptilien s’était révélé assez généreux envers une inconnue comme elle. Un peu plus sereine, elle décida de se mettre à l’aise, défaisant sa longue chevelure pour la laisser tomber librement en cascade, puis en enlevant ses bottes, qui n’avaient elles pas quitté depuis le jour de son départ. Elle enlevait les manches détachées de sa robe lorsqu’elle entendit du bruit lui parvenir d’en bas. Tel un animal aux aguets, elle redressa la tête, et se remit immédiatement sur pied, les mains ramenées devant sa poitrine. Le dragon discutait avec quelqu’un alors qu’il lui avait juré d’être seul quelques minutes auparavant. Elle se dirigea doucement vers la porte, la poussant précautionneusement pour pouvoir entendre ce qui se disait en bas.
« Une fille grande comme ça, cheveux bleus, avec des couettes, un grand sac et qui chouine tout le temps ?... Non pas vu... vous lui voulez quoi ? »
Qui chouine tout le temps ? Non, mais pour qui se prenait-il cette espèce de gros serpent puant et sournois monté en grade ? Et surtout, qu’est ce qui lui faisait là ? L’interlocuteur du dragon sembla hésiter un instant, à en juger le silence qui retomba dans la taverne, jusqu’à ce qu’une voix légèrement zozotante reprenne, comme si son propriétaire avait eu la langue placée sur une lame à blanc :
« Pas grand sose, on doit zuste la ramener chez elle. »
Mensonge, mensonges, ils veulent pas me ramener chez moi, ils veulent ne ramener que ma tête dans un sac , suppliqua silencieusement la jeune fille au dragon.
"Encore une fugueuse... Et vous avez besoin d'être aussi lourdement équipé et aussi nombreux pour ramener une fillette chez elle ?.... Elle vaut d l'or ou quoi cette gamine ?"
"C'est un peu l'idée...."
"Bah écoutez si jamais je la croise je vous ferai signe ! Où puis-je vous contacter ?"
Elle préféra refermer la porte, comprenant ce que comptait sans doute faire le dragon. La ligoter, l’embrocher, et livrer sa tête dans un sac auprès du nouveau seigneur de son royaume. Qu’il soit maudit, et que tous les œufs qu’il ponde finissent en omelette aux champignons, jurat elle entre ses dents, oubliant qu’un individu de sexe masculin ne pondait pas d’œufs.
Elle se laissa retomber sur le lit et soupira, se prenant la tête entre les mains. Réfléchit pauvre idiote, réfléchit ! Il a dit qu’il n’y aurait personne avant demain matin, ça veut donc dire qu’il ne fera sans doute rien tout seul, il ne doit pas avoir le droit de laisser la taverne vide. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était attendre que le gros bestiau fasse dodo, puis quitter l’auberge en profitant de la nuit pour fausser compagnie à son hôte visiblement pas si désintéressé que ça. Elle remit ses bottes, et rattacha ses cheveux en une longue queue de cheval, soupirant une énième fois, déçue de ne finalement pas pouvoir dormir une nuit de plus.
Elle regarda l’oreiller moelleux, se jurant que ce dernier ne la ferait pas tomber dans le piège tendu par le cuistot. Non, elle ne dormira pas. Non le dragon ne l’aura pas. Non, ce ne fut pas le moelleux du matelas qui lui fit fermer les yeux, non ce ne furent pas les draps qui la firent s’allonger sur le matelas en serrant contre elle son sac, non ce ne fut pas l’oreiller frais qui la fit dormir la bouche ouverte jusqu’à 6 heures du matin.
Lorsqu’elle se réveilla, le soleil pointait ses premiers rayons, tandis qu’un rongeur s’affairait à se construire un nid de paille dans de longues herbes vertes souples qui sentaient bizarre. Soudainement, une grosse masse rose vint le chasser, l’obligeant à se retirer dans le nid qu’il s’était fait dans le trou d’une poutre, avant d’en sortir la tête pour couiner avec réprobation sur ladite masse. La jeune magicienne, elle, après s’être étirée dans tous les sens, se leva, maudissant, pour changer, la personne qui avait si bien fait ce lit, puis elle mit son sac sur ses épaules et entreprit de descendre l’escalier en douceur. Tout allait bien jusque là, le dragon semblait dormir, et personne n’était en vue. C’est à ce moment précis, que la marche sur laquelle elle mit le pied décida de saluer son départ ans un grincement insoutenable. Bonjour la discrétion.
Rey Pandragon
Fonction/Rôle : Cuisinier et Chaman (sur temps libre) Localisation : Devant les fourneaux Humeur : expérimentale^^ Messages : 195 Age : 36
Sujet: Re: Effraction Nocturne [fini] Sam 25 Juin - 13:25
Troisième Scène : On est fermé !!
A peine la porte fermée, j'entends la visiteuse nocturne poussait un soupir peu discret, me faisant sourire malgré moi.
Je m'écarte de la porte et me dirige tranquillement vers les escaliers pour redescendre en cuisine. Je ne peux m'empêcher de penser, pendant que je les descends, que cette pauvre demoiselle doit avoir subi un traumatisme très récemment pour se retrouver dans un tel état de peur et de fatigue. Sans compter que d'après ce que mes oreilles et mes yeux mon appris tout à l'heure, je risque d'avoir encore de la visite cette nuit...
Il suffit que je pense cela en arrivant en bas des escaliers pour que quelqu'un frappe à la porte de la taverne. Soupirant, je fais rapidement un saut par la cuisine pour récupérer mon katana long et m'en revient vers la porte d'entrée pendant que je passe la ceinture sur laquelle mon sabre est installée.
- On est fermé !! Dis-je, d'une voix fatiguée et légèrement caverneuse, en ouvrant la porte alors qu'une espèce d'imbécile frappait pour la troisième fois de suite une série de coup. On a pas idée de venir déranger les gens à une heure pareille... - Bonsoir.... Rey...
Stoppé net dans mon geste pour refermer la porte, je regarde curieusement celui qui vient de prendre la parole. A première vue, il ne semble pas être un habitué, voir même du coin tout bonnement....
* Comment se fait-il qu'il sache qui je suis ? Son visage m'est familier mais je ne saurais dire pourquoi... *
Cherchant dans les tréfonds de ma mémoire, je commence à détailler l'étrange personnage qui se tient devant moi. Cet homme, qui est entré maintenant depuis plusieurs années dans la catégorie des séniors, est doté d'une carrure bien taillée, une barbe vieillissante et plus grand chose sur le caillou. Il porte une tenue légère et deux bracelets longs couleur cendre, lui prenant la moitié des avant-bras. Mais ce qui m'interpelle sur ces bracelets, c'est ce qui y est incrusté en fil d'argent : l'emblème des « Dragons Cendrés ».
Spoiler:
Soupirant, j'appuie ma main gauche sur le bout du manche de mon sabre et souris à cette personne, qui semble ressurgir du passé.
- Bonsoir Capitaine.... Enfin... « Ex-capitaine » conviendrait mieux n'est-ce pas ? J'ai failli ne pas vous reconnaître... Sympa votre nouvelle coupe de cheveux, j'aime bien. - Allons... Pas de vous entre nous, ce n'est que les retrouvailles de deux vieux amis. Rien de plus.... Mais je ne pensais pas que tu me reconnaîtrait si rapidement. - Pour tout t'avouer, si tu n'avais pas porté les bracelets de la compagnie, je ne t'aurais pas reconnu, Murdock. Ton crâne est encore plus dégarnie que quand j'ai quitté la compagnie, ta moustache s'est transformée en barbe et,montrant son ventre en inclinant ma lame,ceci a pris du volume et pas qu'un peu...
Il éclate de rire en tapotant son ventre, me contaminant par la même occasion.
- La faute à qui ? Quand tu es parti, nous avons dû trouver un nouveau cuisinier. Mais il n'avait pas ton talent inné pour choisir des ingrédients de qualité et pour varier les plats. - Je savais bien que j'allais vous manquer, mais mon destin était ailleurs que dans la compagnie... - C'est donc ici que les chemins t'ont conduits.... Lorsque tu nous avais dit que tu avais trouvé un nouveau « chez toi », la totalité de ton bataillon a fêté l'événement durant 2 jours et 2 nuits ! - Ça ne m'étonne pas d'eux ! D'ailleurs, si tu es ici, Murdock, la compagnie doit être en faction pas loin, je me trompe ? - J'en ai bien peur, Rey... J'ai quitté la compagnie il y a deux mois. Retraite forcée.... - ......euh.... Chef ?
Le deuxième homme présent devant moi venait de prendre la parole, nous faisant prendre conscience de la situation dans laquelle nous sommes. Sans son intervention, nous aurions surement continué à parler du passé durant un bon moment encore.
- Ouais c'est bon..... Les jeunes n'ont plus de patience de nos jours.... Bon, je m'excuse de te demander ça si soudainement, mais tu n'aurais pas eu la visite d'une jeune femme de taille moyenne, cheveux bleus/verts coiffés en deux couettes et aux allures de princesses ? - Une fille grande comme ça, cheveux bleus, avec des couettes, un grand sac et qui chouine tout le temps ?... Non pas vu... vous lui voulez quoi ?
L'ex-capitaine des « Dragons Cendrés » soupire et me sourit tristement. Comme je le pensais, il a très vite compris ce que je voulais faire comprendre en transformant « aux allures de princesses » en « qui chouine tout le temps ». L'autre mercenaire ne semble pas avoir fait le rapprochement lui par contre...
- Pas grand sose, on doit zuste la ramener chez elle. - Encore une fugueuse... Et vous avez besoin d'être aussi lourdement équipé et aussi nombreux pour ramener une fillette chez elle ?.... Elle vaut d l'or ou quoi cette gamine ? - C'est un peu l'idée...., rétorque Murdock. - Bah écoutez si jamais je la croise je vous ferai signe ! Où puis-je vous contacter ? - Laisses tomber Rey... Si tu ne l'as pas vu ce soir, y'a peu de chances que tu la rencontres un jour. Elle doit être loin maintenant... - Je suis désolé de ne pouvoir t'aider..., dis-je en prenant un air désolé totalement feint.
Soupirant une nouvelle fois, Murdock fait signe à son compère de faire retourner auprès des autres. Puis il ouvre les bras et avance vers moi avant de me prendre dans ses bras. Me laissant faire, je me laisse attirer vers lui et lui rend son étreinte emplie de nostalgie.
- Tu sais que j'ai toujours respecté et admiré la noblesse de ton âme ? Tu l'avais quand tu es arrivé sur ton premier champ de bataille... et tu l'avais encore lorsque tu es parti de la compagnie..., me chuchote-t-il à l'oreille. Fais juste attention à ne pas trop t'y attacher durant le temps que tu décide de la protéger.... - Toi aussi.... Prends garde à tes « moutons », lui dis-je en fixant les mercenaires qui l'accompagnait. La prochaine fois que tu es dans le coin, passes me voir, histoire qu'on reparle du bon vieux temps ensemble autour d'une choppe...
Sur ces mots, je me libère de son étreinte et referme la porte en le regardant retourner vers son canasson et monter en selle. Une fois la porte fermée, je soupire longuement. Puis je retourne vers la cuisine en méditant sur ses dernières paroles. Je m'assoie sur ma couche en contemplant les dernières flammes du feu que j'ai allumé tout à l'heure à l'arrivée de la jeune fugitive.
Perdu dans ma contemplation et les souvenirs du temps de la compagnie qui refont surface, je ne vois pas le temps passer et la nuit entame sa dernière heure, faisant sonner l'horloge installée dans la grande salle. Les cinq coups qu'elle donne me font prendre conscience de la fatigue qui s'empare de moi petit à petit et que surtout, je n'ai rien préparer pour le petit déjeuner de la jeune femme qui occupe actuellement la chambre de notre dernière recrue.
Mais voyant mes mains trembler de fatigue, je me dis qu'il vaut mieux changer de tactique.
* Je vais m'allonger et dormir dans la grande salle et lorsque la patronne débarquera je lui expliquerai la situation.... Ouais vaut mieux faire comme ça.... *
Et c'est ainsi qu'après avoir déplacé mon matelas dans un coin de la grande pièce, je retourne côtoyer mes souvenirs en un concert de ronflements plus fort et longs les uns que les autres. Ronflements tellement bruyants que je n'entends même pas la marche traitre, située au milieu de l'escalier pour monter à l'étage, se plaindre du réveil brutal que lui impose la visiteuse nocturne en essayant de descendre silencieusement.
Tout ce que je peux dire, c'est que le temps où elle reste figée à observer ma réaction va lui être fatal.... Certes moi je n'ai pas bronché et continue de ronfler tellement bruyamment que l'on doit m'entendre depuis l'extérieur. Et apparemment c'est le cas...
La porte d'entrée s'ouvre soudainement violemment comme si quelqu'un avait donné un coup de pied dedans, et une voie tonitruante mais accompagné d'une pointe d'amusement résonne dans toute la taverne.
- DIS DONC, LE CORNU ! TU POURRAIS PAS FAIRE MOINS DE BRUIT, NON ? ON T'ENTEND RONFLER D'EN BAS DE LA CO.....
Réveillé en sursaut par l'intervention sonore d'Asalte Warlaf, aimable personne qui m'a accueilli lors que je suis arrivé ici et accessoirement maîtresse des lieux, je jette un regard fiévreux vers la porte d'entrée.
Et là que vois-je ?.... Ma patronne et ma visiteuse face à face.... L'une les bras croisés, toisant d'un regard perplexe celle qui se tient devant elle.... L'autre accrochée à son sac, qu'elle a placée contre son elle pour s'offrir un semblant de protection, l'arrière train reposant contre le carrelage froid, jetant un regard apeuré vers celle qui vient de faire irruption brutalement dans la pièce.
- .....Eh merde.... , ne puis-je retenir devant cette scène.
Atsumi Lanoy
Fonction/Rôle : Apprentie Cuistot, Reine Légitime de Lanoy Localisation : Dans son placard. Humeur : De princesse. Messages : 84 Age : 32
Sujet: Re: Effraction Nocturne [fini] Jeu 11 Aoû - 12:59
Il y a souvent dans les panthéons polythéistes des dieux pour tout et n’importe quoi, depuis les guerriers à la nature, en passant par les champignons et les marchands. C’est pour ça qu’il aurait été peu étonnant de trouver un dieu des princesses en exil. Dieu qui devait avoir fait son œuvre dans la taverne au moment même où les pieds de ladite princesse faisaient hurler une marche, en forçant le dragon à pousser un ronflement assourdissant pour couvrir le bruit.
Elle remercia le ciel, demeurant un instant immobile, la retardant dans sa fuite, afin de s’assurer qu’il dormait toujours à poing fermés puis elle se glissa lentement vers la porte, espérant réussir à l’ouvrir en douceur. Elle se planta devant la porte, tendant doucement la main pour se saisir de la poignée et l’ouvrir délicatement. C’est alors que son dieu décida de lui jouer un mauvais tour, en faisant s’ouvrir la porte soudainement, forçant Atsumi à lever les mains pour éviter de se prendre l’huis en plein visage. Cependant, la porte avait été enfoncée avec suffisamment de force pour jeter la jeune fille au sol, lui arrachant un couinement de douleur. Puis une voix tonitruante, à même d’enfoncer seule la porte, remplit la pièce.
- DIS DONC, LE CORNU ! TU POURRAIS PAS FAIRE MOINS DE BRUIT, NON ? ON T'ENTEND RONFLER D'EN BAS DE LA CO.....
La femme qui venait de faire son entrée, se tut subitement, constatant dans quoi, enfin, dans qui, la porte avait rencontré une résistance lors de son ouverture. D’instinct, la magicienne serra contre elle son sac qui était retombé devant elle sous le choc, tandis que la femme brune croisait les bras sur sa poitrine, le regard intrigué par la présence féminine inconnue en sa demeure. Atsumi déglutit, consciente qu’elle était mal.
Comme pour appuyer ce constat, elle entendit le lézard géant soupirer :
- .....Eh merde....
-Hey, Rey ! C’est quoi ça ? Je croyais t’avoir dit de ne pas laisser traîner tes provisions perso'!
Provisions perso ? C’était encore pire que tout ! Le dragon n’avait pas voulu la vendre au plus offrant, il avait voulu la manger, et sans même une petite sauce, à tout les coups ! Rassemblant son courage, et ses affaires, la dernière héritière de la lignée de Lanoy, se leva, précipitamment, tentant une ruée vers la porte en passant à côté de la propriétaire des lieux, poussant un timide :
« Désolée, je me sauve pour ne pas causer plus d’ennuAhh !
-Minute papillon à couettes, j'en ai pas fini avec toi"
La tenancière la retint par son sac, manquant de peu de l’envoyer à nouveau au sol par le contre-choc du à l’interruption soudaine de sa course. Atsumi jeta un regard craintif vers la tenancière, qui la fixa au fond des yeux, comme pour la mettre à l’épreuve. Elle déglutit à nouveau, s’attendant à finir en petits morceaux sous ses griffes. Puis, elle fut sauvée par le dragon.
"Ça ? (dit-il en jetant un regard vers le papillon à couette sus-nommé) Eh bien.... C'est mon apprentie !.... Ouais c'est ça, mon apprentie..."
La réplique ne sembla convaincre pas plus que ça la femme, qui sembla s’esclaffer tout autant qu’elle s’énervait. "Ton apprentie ! Rien que ça !... NON MAIS TU TE FOUS DE MOI ?"
"Ouais ! Euh NON ! Du tout Patronne !... C'est la fille d'un ancien camarade mercenaire et comme il est mort, j'ai été désigné comme tuteur et du coup je l'ai prise en temps qu'apprentie cuisinière... (grand silence dans la pièce)... Et tu me connais, je ne peux pas refuser les dernières volontés d'un si vieil ami..."
Le silence retomba à nouveau dans la pièce, alors que la patronne regardait tour à tour Le dragon et l’humaine, l’air suspicieux. Elle sentait sans doute que cette histoire tenait à peine debout, et essayait de percer la vérité derrière toute cette histoire. Peut être car les apprenties cuisinière ne sont pas sensées porter des robes de voyage, ni tenter de se sauver de nuit. Consciente de ce qu’elle devait au dragon, la jeune fille intervint :
« C’est vrai Madame...je...j’ai déjà travaillé en cuisine quand mon père vivait encore, alors... »
Elle se tut subitement, alors qu’elle la fixait à nouveau. Finalement, elle se demanda si se faire attraper par les mercenaires dehors n’aurait pas été une meilleure solution.
Asalte Warlaf
Fonction/Rôle : gérante de Taverne Localisation : dans une niche Humeur : De chien toujours! Messages : 257 Age : 40
Un menton protubérant tremblota d'assentiment, scellant ainsi le marché en cours: c'est 3pièces de cuivre l'oeuf, soit 36 la douzaine -ou 3pièce d'argent et 6 de cuivre- ni plus, ni moins. Le gros Rory, surnommé « double-cou » eu égard à son goitre bien portant boudinant son petit menton fendu, se montrait catégorique lorsqu'il mettait en branle son organe graisseux de la sorte. Prise de contrariété, je tripotai la pointe de mon oreille canine au risque de rompre le cartilage fragile de l'appendice auditif. Le prix des denrées alimentaires avait unanimement enflé ces derniers jours, et les finances de Shéwa ne s'en portaient guère mieux.
- « Tu me mets sur la paille Double-cou! Envoie moi 3douzaines de tes oeufs hors de prix, qu'on en finisse! Et ne triche pas sur le calibre! » Maugréais-je de mauvaise grâce en lâchant lourdement son dû dans la grosse patte épaisse de Rory.
- « Tu sais Warlaf » me répondit-il tout en remplissant mon panier des produits de sa cargaison « Tu as de la chance que je tope encore avec toi! Ya des rumeurs qui disent qu'il est pas bon troquer avec les morphes par les temps qui courent. Y'en a qui disent que les canimorphes sont pires voleurs que les renards, aussi pilleurs et truands que louvards sauvages, qu'ils se cachent dans leur peau de bête pour traficoter leurs escroqueries.»
J'en grinçai des crocs. Combien de temps encore fallait il que j'endure les suspicions de mes concitoyens? Il était tellement plus facile d'accuser un canimorphe que de reconnaître qu'un simple renard pu vous trousser d'une dizaine de volailles en une nuit! Que les gens aimaient soupçonner et mépriser... J'en tus néanmoins mes récriminations et ajouta d'un grondement sourd:
- « Des racontars discriminants, rien de plus Double-cou. Les morphes ne sont pas plus vilain qu'humains. J'espère que toutes ces broutilles ineptes ne sont pas à l'origine de la hausse de tes prix!? J'ai entendu dire que tu avais retrouvé 3 de tes poules égorgées l'autre jour... Aurais tu des soupçons à mon égard?»
L'autre ricana avec raideur. Le ton inquisiteur que je pris le mis mal à l'aise vu la manière dont il se fouragea la nuque de sa main hirsute.
- « Mais non Warlaf! Je te connais hein? On commerce ensemble depuis... quoi... 10mois! C'est pas rien! Hin hin hin... Tien, ton panier. C'est toujours un plaisir hein! »
La charrette se remit en route, cahotant aux rythmes des mugissements de son propriétaire, hurlant la fraicheur de ses oeufs à qui voulait ou non l'entendre. De même, moi et mon panier bien chargé reprîmes notre cheminement jusqu'à notre propre carriole charriée à la force des biceps par notre tigre vigile. Sitot à sa hauteur, je l'interpelai déjà
- "Ralki, je vais finir ruinée si nous restons une minute de plus en ces lieux. Touille est de retour? A-t-il trouvé les aromates convoitées? Voyons: oeufs, tomates, courgettes, aubergines, sac de farine de blé, de son, d'avoine, poivrons, une jatte d'huiles de tournesol, des arachides... Et voilà Touille! (le lapéens survint avec un petit sac odorant). Bien, rentrons!"
Sitôt dis, sitôt fait. Le retour au bercail fut ponctué de discussions diverses, et -je dois bien l'avouer- à mes couinements consternés qu'en à l'état pitoyable de notre budgets bien entamé. J'en étais à m'horrifier du prix des oeufs quand un ronflement caverneux retentit des abords de la taverne proche.
- "Rey est de retour "lâcha laconiquement Ralki. - "Ça me fait penser aux plaintes émises qu 'en a de mystérieux et terrifiants bruits perçus aux alentour de la taverne Asalte" enchérit Touille.
Echaudée par ce début de journée, j'enfonçai la porte de la taverne en aboyant à plein poumon: - DIS DONC, LE CORNU ! TU POURRAIS PAS FAIRE MOINS DE BRUIT, NON ? ON T'ENTEND RONFLER D'EN BAS DE LA CO.....
Je me tus subitement lorsque je découvris à mes pieds une jeune fille à couettes vertes bousculée par mon entrée, serrant convulsivement son sac contre elle. J'en croisai les bras contre ma poitrine et haussai un sourcil tout en examinant l'intruse des yeux. -Hey, Rey ! C’est quoi ça ? Je croyais t’avoir dit de ne pas laisser traîner tes provisions perso'!
L'interessé s'approchait à pas lent alors que l'inconnue se remettait promptement sur pied en filant vers la sortie dans un concert de couinements traduisible par :
« Désolée, je me sauve pour ne pas causer plus d’ennuAhh ! »
Pas de bol, d'un mouvement réflexe, je la retins par son sac. Profitant de cette proximité, je la dévisageai en la humant au passage, et ça puait la frousse.
-Minute papillon à couettes, j'en ai pas fini avec toi"
Cette dernière sembla se ratatiner encore un peu plus contre son sac, s'imaginant sans doute moult horreurs à la vue de mes canines saillantes.
-"Ça ? » Renchérit finalement le dragon « Eh bien.... C'est mon apprentie !.... Ouais c'est ça, mon apprentie..."
Un apprenti? Alors que les finances de la taverne agonisaient sous les dépenses, le cuistot se prend un apprenti!? Sans même quémander une quelconque autorisation à LA patronne!? La moutarde me monta à la truffe et j'aboyais de plus bel d'un rire méchant: -"Ton apprentie ! Rien que ça !... NON MAIS TU TE FOUS DE MOI ?"
Les dragon ont la peau dure. Et Rey ne faisait pas exception à la règle. Mon courroux glissait avec une déconcertante facilité sur ses écailles argentées. Sans se démonté, il s'expliqua tout naturellement:
-"Ouais ! Euh NON ! Du tout Patronne !... C'est la fille d'un ancien camarade mercenaire et comme il est mort, j'ai été désigné comme tuteur et du coup je l'ai prise en temps qu'apprentie cuisinière... Et tu me connais, je ne peux pas refuser les dernières volontés d'un si vieil ami..."
De perplexité, je scrutais tour à tour l'humaine et le dragon. Il y avait un truc... cette histoire ne semblait guère très claire.
- « C’est vrai Madame... " Le ton hésitant et ténue ramena mon attention sur la jeune fille « je...j’ai déjà travaillé en cuisine quand mon père vivait encore, alors... »
Je ne pus m'empêcher de moufter:
-« Toi? Tu travaillais en cuisine? Avec des mains aussi fines et des bras maigrelets? »
Comme pour me contredire, ces 'bras maigrelets ' enserrèrent tellement fort le pauvre sac que le tissu émis un déchirement.
« J... J'assurais le service surtout... et un peu la plonge ... »
L'odeur de trouille empestait tellement mes narines que je ne pouvais sonder plus profond mon « invitée », ni déceler une quelconque supercherie. Aussi, je revins à mes méthodes traditionnelles:
- « Ok, jeune fille. Montre moi ce que tu vaux. Puisqu'on revient des courses, prépare moi une omelette. Rey, tu l'assistes mais tu ne l'aide pas! ».
Touille lui tendit alors le panier d'oeufs glanés au marché. L'intruse du se résoudre à lacher son sac, ce qui lui prit bien 3minutes tant ses jointures blanchis sous l'effort l'étreignait. Elle s'empara de l'anse d'une main tremblante sous les regards de tous, fit 5 pas vers la cuisine, s'empêtra les pieds dans un barreau de chaise, se fracassa la figure en lachant le panier dans sa chute. Ce dernier décrit une jolie courbe et atterrit au son d'un fendillement caractéristique d'oeuf fêlé.
La jeune fille se releva timidement en se frottant le genou et bafouilla d'une voix timide:
- « euh....je vais me débrouiller avec ce qui reste... »
Dernière édition par Asalte Warlaf le Dim 23 Oct - 12:54, édité 1 fois
Touille Kasia
Fonction/Rôle : Barman Localisation : au comptoir Humeur : pinoute Messages : 354 Age : 34
Sujet: Re: Effraction Nocturne [fini] Mer 31 Aoû - 15:56
Rencontre douloureuse
Episode 1 : Aïe
La respiration d’Asalte s’accélérait à chacune de ses inspirations, ses attributs canins apparaissaient de plus en plus, au rythme de sa respiration. A l’instar du désespoir lisible dans les yeux de la jeune fille aux cheveux d’une étrange couleur, il y avait de la colère en ébullition dans ceux de la tavernière.
- Mes œufs... M'ont couté les yeux de la tête ! Et si je commençais par arracher les tiens en compensation?, glissa entre les crocs de celle-ci.
S’en était trop pour Asalte. Elle bondit en direction de la maladroite, prête à lui asséner un coup de main griffue. Ralki, Touille et Rey eurent ensemble le même reflexe, bondir eux aussi, mais avec tous les trois un objectif différent. Touille, le plus rapide, arriva le premier à « destination », entre Asalte et sa proie. Sa position lui valu de prendre le coup de patte à la place de la dite proie, se qui le projeta à l’autre bout de la pièce comme une vulgaire poupée de chiffon. Ralki arriva à son tour, en taclant Asalte et en la maintenant au sol avant qu’elle ne puisse donner un second coup, dans la bonne cible. Enfin intervient Rey, attrapant la jeune fille médusé de peur et l’emmenant en cuisine. Asalte toujours bloqué au sol se débattait et vociférait sa rage.
- Lâche-moi ! Je vais l’étriper ! La réduire en purée ! Là servir au menu !!!
Elle ajouta plusieurs autre choses incompréhensible qui au final sonnait plus comme des aboiements et des grognements qu’a des paroles articulé. Elle se figea soudainement lorsqu’une odeur de sang vint lui piquer la truffe. D’un mouvement de la tête, elle en chercha la provenance dans la pièce. Son regard s’arrêta sur Touille, au fond la salle, essayant vainement de se relever en se tenant le flanc droit.
- Touille !! Ralki lâche moi s’il te plait.
Celui-ci resta sourd à sa demande. Asalte repris presque instantanément sa forme habituel.
- Ralki, je t’ai demandé de me lâcher …
Le félin sentit au ton de sa voix qu’elle était à nouveau maitre d’elle-même et qu’il devait la lâché immédiatement sous peine de représailles. Il desserra donc son étreinte et Asalte profita de la faiblesse de celle-ci pour s’en extirpé et se précipité au prés de Touille.
- Touille, ça va ? - J’ai rien senti, une vraie caresse dit-il péniblement, allongé au sol. - Arrête de plaisanter et montre-moi.
Touille retira doucement sa main laissant apparaitre à la vue d’Asalte quatre profondes entailles lui lacérant le flanc jusqu’au milieu du ventre pour l’une d’elle dont s’écoulait lentement un sang épais parsemé de gravillons noirs. Asalte fit une grimace.
- C’est si moche ? - Oui
Asalte fit rouler quelques gravillons entre ses doigts.
- Qu’est-ce que c’est ? - Je te l’avais dit que j’étais malade. - Faut qu’on te referme.
Dernière édition par Touille Kasia le Sam 28 Jan - 14:46, édité 1 fois
Rey Pandragon
Fonction/Rôle : Cuisinier et Chaman (sur temps libre) Localisation : Devant les fourneaux Humeur : expérimentale^^ Messages : 195 Age : 36
Sujet: Re: Effraction Nocturne [fini] Jeu 22 Sep - 14:38
Quatrième scène : Inquiétude ensanglantée !
Une fois dans la cuisine, je jette presque la demoiselle aux cheveux bleus/verts sur ma couchette et revient me placer devant la porte, plus dans l'idée de vérifier l'état du barman que pour empêcher une certaine personne d'entrer. Jetant un œil rapide sur la position de ma protégée, je m'aperçois que même si je la laisse seule quelques instants, elle ne bronchera pas le moins du monde. Elle avait rarement due être confrontée d'aussi près à une canimorphe enragée... En plus, ce n'est pas n'importe laquelle qui a inaugurée sa première fois : ASALTE WARLAF, propriétaire du Crazy Dog, une sainte horreur du gâchis, et une personne extrêmement difficile à convaincre...
Mon regard balaye la salle principale en quête d'un tas de poils au sol, et finit par s'arrêter sur Asalte, penchée sur quelque chose, une flaque d'un liquide assez épais apparemment et d'une odeur alléchante pour un drakonien dont le ventre gronde. Ma vision se brouille, virant au rouge, et je sens une vieille pulsion refaire surface. Vous savez ? Le genre de pulsion qu'il vaut mieux bannir de son quotidien lorsqu'on vit en société et que l'on est ce qui s'appelle « un prédateur »....
Essayant de garder le contrôle, je m'écarte de la porte et ouvre l'un des placards. Puis je pioche au hasard dans le tas de viandes presque « fraiches » ainsi révélé et fourre le morceau dans ma gueule. Je savoure le goût du sang s'écoulant le long de ma gorge, apaisant ma faim et ma poche à feu. Puis tandis que je mâche et que ma vision revient à la normale, je me tourne vers la pauvre chose blottie contre un des murs de ma couche.
- .... La chose positive qui ressort de ce qui vient de se passer, c'est que tu connais au moins le dicton que tout cuisinier se doit de connaître : « On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs ! »dit-je en la regardant avec un petit sourire.
Je ne m'attends pas à une réaction de sa part car à dire vrai, cette petite note d'humour est plus pour me prouver a moi même que mon esprit dominer mon corps. Et contre toute attente, j'observe une réaction positive sur la jeune demoiselle : elle a arrêté de trembler ! Mais ces yeux sont encore perdus dans le vague, me faisant comprendre que ce changement de comportement n'est pas de mon fait.
Au même moment, une masse faite de muscles et de poils fait irruption dans la cuisine et me fait signe d'approcher. Ne quittant jamais vraiment des yeux ma « protégée », je m'approche du Tigris Morpha.
- Comment ça se passe de l'autre côté ? demandai-je au videur. - C'est pas joli joli.... Quadruple ouverture sur flanc et abdomen.... Asalte a besoin que tu sortes de quoi le rafistoler. - Hum.... Ok, je vais voir si j'ai pas quelque chose d'utile en réserve... Garde un oeil sur elle, tu veux bien ?
Opinant du chef, le tigre braque son regard sur la pousse verte pendant que je commence à fouiller les placards à la recherche d'un cataplasme de mon crû..... En vain.... j'ai beau retourner les étagères les unes après les autres, plus rien qui pourrait faire l'affaire... Et c'est donc en soupirant que je donne du fil à recoudre, une épingle et une bougie allumée à Ralki.
- Tiens... Ça ira le temps que je prépare un cataplasme...
Je le pousse hors de la cuisine et mon regard s'attarde sur le duo installé contre un des murs de la salle principale : Touille cherchant à se redresser et Asalte le plaquant au sol à chacun de ses mouvements pour limiter le flot de sang. Au même moment je perçois un léger frottement de tissu, trahissant un mouvement du papillon à couette, puis un tout petit bruit de chaussures sur le plancher. Soupirant, je me tourne vers la porte permettant d'accéder à la cuisine depuis l'extérieur.
- Alors c'est comme ça que tu as envie de vivre pour le reste de tes jours ? Fuir, encore et toujours ?Dis-je au dos qui me fait face, tout en me dirigeant vers ma réserve de plantes. Je ne sais pas ce que tu fuis et pour tout te dire, je m'en fous complétement. Si tu veux vraiment partir, je ne t'en empêcherai pas. Mais avant, je ne te demande qu'une chose. Le temps nous manque et j'ai besoin de préparer un cataplasme efficace très rapidement.
Je me tourne vers elle, un bocal d'herbe dans chaque main.
- Aides moi ! C'est tout ce que je te demande...
Atsumi Lanoy
Fonction/Rôle : Apprentie Cuistot, Reine Légitime de Lanoy Localisation : Dans son placard. Humeur : De princesse. Messages : 84 Age : 32
Sujet: Re: Effraction Nocturne [fini] Sam 3 Déc - 0:13
« Toi? Tu travaillais en cuisine? Avec des mains aussi fines et des bras maigrelets? »
Oui, elle aurait mieux fait de la fermer en fait. Par pur réflexe, elle serra davantage le sac, le déchirant légèrement sur le côté le plus usé. Elle transpirait littéralement de peur, et balbutiait tentant un tout petit mensonge de rien du tout :.
« J... J'assurais le service surtout... et un peu la plonge ... »
Enfin...elle s’assurait surtout de manger les plats, mais ce n’était qu’un détail. En réalité, elle avait déjà cuisiné, avec son amie Lylianne, afin d’occuper ses longues journées fastidieuses. Des heures durant, des années durant. Elle savait. Elle n’avait pas d’endurance mais elle savait le faire. Mais si elle le disait, personne n’oserait la croire, un moins qu’elle ne révèle jusqu’à ses origines, ce qu’elle ne voulait surtout pas faire.
- « Ok, jeune fille. Montre-moi ce que tu vaux. Puisqu'on revient des courses, prépare-moi une omelette. Rey, tu l'assistes mais tu ne l'aide pas! ».
Une...omelette ? Rien de plus simple, mais nature, ce n’était jamais bien terrible...avec quoi voulait elle qu’elle la fasse en plus des œufs ? Elle n’avait aucune idée de ce que ces gens mettaient dans leur omelette. Du haut de son château, elle avait souvent vu des omelettes, mais très garnies, de fromage de chèvre, poissons, et épices. Mais ici, les gens n’avaient sans doute pas le même (mauvais ?) goût qu’elle. Ses pensées la firent tant se raidir qu’elle en eut du mal à lâcher son sac, dont le contenu était la seule possession qui lui restait. Et lorsqu’elle y parvint pour attraper ses ingrédients des mains du lapin monté en grade, le panier contenant les œufs lui parut soudainement bien lourd, comme si sa vie était dedans. Ce qui allait s’avérer pas si loin de la vérité. En route pour la cuisine, elle trébucha, envoyant voler le panier, qui par miracle, ne retomba pas à l’envers, et se contenta de briser l’intégralité de son contenu. Et crotte.
Elle se releva tout doucement, sans oser jeter un regard à quiconque. Elle ne savait pas quoi dire, alors elle tenta complètement au hasard.
- « euh....je vais me débrouiller avec ce qui reste... »
Elle releva doucement les yeux vers la patronne, qui semblait aussi calme qu’un dragon noir qui aurait découvert une bande de nains ivres en train de faire des omelettes avec ses œufs. Ou à un loup garou enragé un soir de pleine lune. Enfin...quelque chose capable d’écourter très rapidement son espérance de vie. Elle avait conscience qu’elle n’allait pas s’en sortir entière. Qu’elle allait mourir avant même de faire son année blanche. Désolée papa et maman, mais je ne vous retrouverais pas, plus tard...
- Mes œufs... M'ont coûté les yeux de la tête ! Et si je commençais par arracher les tiens en compensation?
Ca y est, je suis morte, songea la jeune fille avant que la femme-dogue ne se jette vers elle. Elle ferma les yeux et se crispa, rentrant la tête dans les épaules, comme si cet acte futile allait la sauver. Elle sentit quelque chose la soulever et la tirer en arrière. Bizarre...il lui semblait qu’elle était en face d’elle.
o]]- Lâche-moi ! Je vais l’étriper ! La réduire en purée ! La servir au menu !!![/b]
Avant qu’elle ne puisse rouvrir les yeux pour constater la rage de la cynomorphe, elle se retrouva poussée sur une couchette, le choc suffisant à lui fait rouvrir les yeux. Elle est sur la couche du gros lézard, encore entière, tandis que ce dernier se fait un petit casse croûte. Purée, ce n’était pas loin. Elle pouvait encore voir ces yeux remplis de rage, ces crocs aiguisés...elle tremblait, serrée contre l’un de murs, afin de pouvoir se soutenir, se sentant à deux doigts du malaise. Puis un petit trait d’humour jaillit dans la pièce : - .... La chose positive qui ressort de ce qui vient de se passer, c'est que tu connais au moins le dicton que tout cuisinier se doit de connaître : « On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs ! »
Sur le coup, elle n’était pas du toute prête à rire, étant donné que c’était ses os qui avaient faillis êtres brisées pour que leur moelle accompagne une bonne soupe. Mais peu à peu, ce trait d’esprit lui rappela de vieux souvenirs. Elle repensait à son oncle, qui avait traversé bien pire qu’elle, et n’en avait jamais perdu son sens de l’humour complètement pitoyable. Elle cessa de trembler, en repensant à lui, ancien successeur déshérité à cause de quelques erreurs passées, et qui avait traversé maints champs de batailles. Pas un pleurnichard comme elle.
- Comment ça se passe de l'autre côté ? - C'est pas joli joli.... Quadruple ouverture sur flanc et abdomen.... Asalte a besoin que tu sortes de quoi le rafistoler. - Hum.... Ok, je vais voir si j'ai pas quelque chose d'utile en réserve... Garde un oeil sur elle, tu veux bien ?
Elle releva la tête, fixant les deux êtres qui discutaient, puis le dragon, qui fouillait obstinément ses étagères. A contrecœur, il n’en sortir qu’une bobine et une bougie qu’il passa au tigre.
- Tiens... Ça ira le temps que je prépare un cataplasme...
Il le poussa, le raccompagnant dans la salle principale, ne faisant plus attention à elle. C’était le moment pour se faire oublier. Elle se releva, et esquissa doucement un mouvement vers la sortie, lorsque l’affreux lézard, plus intéressant qu’il n’y paraissait, soupira.
- Alors c'est comme ça que tu as envie de vivre pour le reste de tes jours ? Fuir, encore et toujours ? Je ne sais pas ce que tu fuis et pour tout te dire, je m'en fous complètement. Si tu veux vraiment partir, je ne t'en empêcherai pas. Mais avant, je ne te demande qu'une chose. Le temps nous manque et j'ai besoin de préparer un cataplasme efficace très rapidement.
Qu’est ce qu’il avait de mieux à lui proposer ? Attendre ici de se réveiller une lame sur la gorge ? Non merci. Il ne pouvait rien pour elle de son point de vue. Enfin...il lui laissait le choix...après tout, c’était de sa faute à elle si tout ceci était arrivé. Elle pouvait partir de suite, mais elle ne pouvait pas aller bien loin, son sac étant toujours dans l’autre salle. Elle n’avait guère de choix.
- Aides moi ! C'est tout ce que je te demande...
Elle fit semblant de ne pas entendre ce que lui disait cette créature. Une noble n’aide pas les gens de basse classe sur demande. Il y a des règles pour ça. Des règles certes chamboulées ces derniers temps, mais qu’il se fallait de respecter. Elle inspira doucement, puis soupira, étirant ses doigts gantés, et faisant craquer les articulations de ses bras. Elle pria un court instant pour ne pas provoquer de catastrophe, puis leva la main vers l’extérieur, poignet vers le ciel, doigts vers le bas, invitant les êtres immatériels qui se tenaient au dehors à rentrer. Bon, elle devait avoir l’air bizarre, mais elle n’était plus à ce détail près. Les yeux fermés, elle murmura de manière inaudible, l’une des formules qu’elle maîtrisait le mieux. Doucement, des lumières s’enroulèrent le long de ses mains, essayant de traverser ses gants pour se coller aux tatouages qui dansaient sur sa peau. Elle eut l’ombre d’un sourire, satisfaite d’avoir réussi à appeler ces esprits pour qu’ils l’aident à réaliser sa tâche. Elle gonfla ses poumons et se tourna vers le dragon, le fixant au fond des yeux. Pas trop non plus, il n’avait pas l’air commode. Elle lui prit les bocaux des mains, et se tourna vers l’atelier de travail. En quelques instants, les herbes furent tranchées, broyées, mélangées à tout ce dont elle avait besoin pour faire un cataplasme. Ses doigts dansaient sur les ustensiles, guidés par les êtres immatériels, volant d’un ingrédient à l’autre. Elle ne savait pas ce qu’il fallait, mais eux ils savaient, aussi stupide que cela puisse paraître.
Elle souffla un coup, pris le cataplasme, puis rentra dans la salle.
Elle ne prêta attention à aucune des personnes présentes l’intérieur, ayant le plus grand mal à se retenir de ne pas prendre ses jambes à son cou à l’idée d’être dans la même pièce que cette femme et ses griffes. Elle parvint néanmoins à ne rien en faire, appliquant soigneusement le cataplasme, sans faire un bruit, le long du flanc du Lapéen. Tout en l’appliquant, elle essayait désespérément de faire taire la petite voix dans sa tête qui lui répétait inlassablement : sauve-toi, sauve-toi, sauve-toi... Elle se mit à trembler de plus en plus sous la pression, ses doigts serrant avec peine la bande de tissu qu’elle appliquait pour finir le pansement.
A peine le cataplasme mis en place, elle agrippa son sac, fit volte face, et partit en trombe par la cuisine, fermant la porte derrière elle. Personne ne l’avait empêché de sortir. Encore tremblante, elle fit quelques pas dans l’herbe, sentant l’air frais du matin caresser son visage. Elle huma l’air, sentant la rosée du matin. Elle se détendit quelque peu, malgré le fait qu’elle sentait ses bras vidés de toute énergie. Et maintenant, où aller ?
...
Elle soupira, réalisant à quel point le dragon avait raison. Elle n’avait aucun plan, aucune idée. Alors, elle s’assit sur place, et ramena sa tête sur ses genoux, serrant ses jambes contre elle, fixant la plaine de ses yeux turquoise. Il y avait il au moins un endroit au monde qui l’accepterait ? Elle n’en était guère sûre. Un air triste gagna son visage, alors qu'elle penchait la tête en avant, ses cheveux retombant devant ses yeux.
Spoiler:
Notes : L’omelette chèvre miel, et poisson curry est une invention de mon copain, très bonne (pour moi...), que j’ai mis en plat chez les nobliaux de Lanoy.
L’année blanche, en question, est en fait une année que les nobles de Lanoy doivent dédié à leur Divinité principale. C’est une année qu’ils passent généralement reclus, à prier, s’alimentant peu, et s’ennuyant beaucoup. Tout membre de la noblesse doit faire cette année à partir du jour de sa majorité (21 ans).
Asalte Warlaf
Fonction/Rôle : gérante de Taverne Localisation : dans une niche Humeur : De chien toujours! Messages : 257 Age : 40
Sujet: Re: Effraction Nocturne [fini] Dim 11 Déc - 16:49
Chapitre IV: Effraction Nocturne
Episode 2 :Coup de Sang et Cataplasme
Un panier entier d'œufs frais du jour anéanti en quelques secondes. Au delà des 3 pièces d'argent et six de cuivre gâchés par maladresse, cet incident regrettable sonnait le glas d'une triste série de fatalités malchanceuses dont souffrait la Taverne. En effet, après les mauvais payeurs, les escrocs oisifs, l'augmentation du prix des denrées de toutes sortes, les rumeurs et suspicions des villageois échaudées de faits divers à l'encontre de l'établissement, voilà que s'ajoute maintenant du personnel à problème, et qui plus est pas bien dégourdi! C'en était vraiment beaucoup pour un canimorphe comme moi. Aussi, quand je vis à terre un liquide translucide et visqueux s'épandre du panier à œuf en un parangon de gâchis débilitant d'aliment de première qualité, ce fut comme qui dirait la pleine lune dévoilée à une meute de lycanthropes.
J'entendis vaguement un son articulé gonflant ma gorge sans vraiment en saisir le sens, mon esprit s'étant déjà focalisé sur sa proie. La taverne et ses occupants disparurent peu à peu alors que des vagues brulantes de fureur déferlèrent en un tsunami impérieux engloutissant jusqu'au moindre récif de mon être conscient. Mon champ de vision s'étrécit, assombrissant les zones périphériques pour ne garder qu'une très nette image détaillée de la cible principale, à l'instar d'une longue vue braquée sur un pavillon ennemi. De mon corps, je ne conservais qu'une sensation de tension crispée, tendue, contrite, presque douloureuse, qu'il me fallait expulser en une violente explosion musculaire. Une soif indescriptible emplit ma gueule à l'en faire mousser Ma gorge ne me répondait plus, les bruits en sortant relevait du dialecte d'un corps sans âme, d'un corps convulsé d'impatience, de soif, d'envie, de frustration; le chant des enfers et de ces démons hurlants pour sa possession. Un éclair vrilla l'amas de tensions brutes que je fus, et la cible se rapprocha d'un coup. Tout devint plus sombre alors qu'elle devient plus nette, plus lumineuse, brillante du halo sanguin qu'éclaire la Rage pure. Le temps fut comme suspendu pas l'intensité du moment, et c'est presque au ralenti qu'une patte griffue surgit, avide, vers la proie figée. Encore quelques centimètres, encore un petit peu! elle touchait presque au but, à la délivrance, à l'extase de cette chaire s'enfonçant dans la chaire, éclaboussée d'une tiédeur humide et visqueuse, imprégnée d'odeurs primaires et musqués que sont la peur, la souffrance et le sang.
Rideaux gris blanc. Flash rouge. Et la cible disparut.
Le temps, jusque là en suspend, reprit alors ses droits en accéléré; comme pour rattraper son retard. Tout se mit en mouvement indistinctement. Des formes se déplacèrent dans un flou total et contrasté. Une cruelle sensation du frustration secoua l'organisme plaqué au sol par une masse imposante. Les tensions se déchargèrent et ruèrent dans l'espoir de se dégager, de retrouver l'extase et de taire l'horrible déception d'un plaisir manqué. Mais avec l'épuisement des forces vives vint la décru de l'envie et la résiliation. Les sens reprirent propension normal, et la conscience refit timidement surface: la sensation implacablement froide se matérialisa comme le plancher, le poids au-dessus appartenait à un être vivant, le décor ressemblait à l'intérieur d'une habitation connue, les grognements et borborygmes se turent à mesure que chaque muscles se relâchèrent. C'était la taverne, et Ralki, et...? Je suis moi? Je repris conscience de mon corps, de mes mouvements, de mon environnement et ses senteurs habituelles. L'une d'elle n'était pas de celles là. Je humais plus avant dans l'espoir de l'identifier... Du sang!? Quelqu'un était blessé!? Fouillant la pièce du regard, je vis Touille affalé dans un coin, ses oreilles rabattues en arrière en signe de malaise alors qu'il se comprimait le flanc. Par deux fois, j'enjoignis Ralki de me libérer alors qu'il me tenait fermement au sol. Ceci fait, j'approchai du lapéen blessé:
- Touille, ça va ?
- J’ai rien senti, une vraie caresse dit-il péniblement, allongé au sol.
- Arrête de plaisanter et montre-moi.
Quatre balafres rougis vrillaient son ventre d'où s'écoulait un sang graveleux pailleté de noir. Les plaies étaient mauvaises, et j'en fis état à mon comparse, mais le plus inquiétant provenait de l'étrange aspect de son flux sanguin. Au touché, l'on pouvait sentir comme de sombres gravillons éparses. - Qu’est-ce que c’est ?
- Je te l’avais dit que j’étais malade.
Malade? Condamné oui! Je gardais mes remarques et questions pour plus tard. Chaque chose en son temps. Et justement, du temps, il s'en écoulait un peu trop au vu de la flaque pourpre goutant du corps de mon ami.
- Faut qu’on te referme.
Le dragon ayant disparu, j'appelai Ralki pour qu'il me dégotte de quoi recoudre Touille, puis je m'emparai rapidement d'une flasque d'alcool de pissenlit dans l'idée de l'en faire boire. Alors qu'il s'enivrait sous mes recommandations, je nettoyai ses plaies avec un autre alcool fort (et horriblement couteux) pendant que Ralki passait l'aiguille à la flamme pour son sinistre office. Je n'ai pas de grandes griffes, ni de doigts très écartés; aussi fut il particulièrement périlleux de recoudre la fine peau du lapéen entre chaque coupure. Le résultat parut un peu brouillon et j'escomptais sur le savoir de Rey en matière de cataplasme pour stopper l'hémorragie au plus vite.
Cependant, ce ne fut pas lui qui vint avec l'onguent attendu, mais la jeune fille frêle aux cheveux d'une improbable couleur, obstinément concentrée sur sa tache. Elle pensa donc Touille sans un mot ni un regard autour d'elle alors que je la dévisageais assidument. Ceci fait, elle récupéra son sac et s'effaça d'un pas pressé vers la porte qu'elle franchit avant qu'aucun d'entre nous n'ait eu le temps de l'interpeller. S'ensuivit une vague impression onirique, comme si son intervention relevait du domaine de l'apparition aussi tangible qu'éthérée.
Rey s'introduit sur ses entre-faits. Sa démarche lourde et sûr l'amena jusqu'à moi d'où il se pencha pour examiner Touille.
- Merci pour le cataplasme lui dis-je, Tu as fait vite. - Il n'est pas de moi, mais la jeune fille.
Le dragon s'empara du bol ayant contenu l'onguent et le renifla bruyamment. Je restais interdite un instant avant de me reprendre
- Tu … Tu veux dire que tu as laissé le soin de concocter une médication curative à une enfant?! Et une INCONNUE qui plus est!?
Rey essuya amplement le récipient de son doigt et le gouta en clapotant de la langue d'un air appréciateur
- Et j'ai eu raison. C'est un très bon remède que voilà. Son élaboration demande une distillation de plusieurs heures, mais il fut prêt en un instant... Ce qui a probablement éviter pas mal de complications à la blessure de Touille. Étrange pour une enfant non?
Aussi bien Touille (un poil hoquetant) que Ralki et Rey me fixèrent d'un regard lourd de sous-entendu, puis se détournèrent vers la porte d'entrée.
- … Arrêtez tout les trois! lâchai-je La taverne a déjà assez d'employés et pas suffisamment de moyen. De plus, elle semble maladroite, chétive, et trouillarde!
- Et perdue ajouta Ralki
- Avec des ennuies enchérit Rey
- Nous... *hip*... nous avons tous nos défauts Asalte balbutia Touille Je suis un lapéen *hip * malade, Rey est un dragon, et Ralki un fan de hamac.(hey! è_é) Elle ne dépareillera pas ici.
Voilà, ça recommençait: mutinerie dans ma taverne! Je soupirai bruyamment en me demandant pourquoi je n'ai pas ouvert un centre social au lieu d'une taverne, puis sortis à la recherche de cette mystérieuse jeune fille.
A vrai dire, elle n'était pas bien loin. Juste sur le pas de la porte, assise dans l'herbe et perdue dans ses pensées. J'eus alors pitié de sa détresse et sa solitude: si jeune et déjà perdue dans le vaste monde, sans aides, sans soutiens, sans amis. Je m'approchai d'elle et me raclai la gorge pour signaler ma présence. La gamine sursauta et se tétanisa à ma vue en un couinement de surprise effrayé.
- N'aie pas peur! Je ne suis pas là pour te manger Lui dis je en souriant pour la mettre en confiance. Peine perdue! Cette dernière pâlit à la vue de mes canines dénudées et s'enfouit le visage dans son sac posé sur ses genoux.
Feignant l'ignorance, je poursuivis :
- Rey m'a dit que c'est toi qui avais préparé le cataplasme pour mon barman. C'est vrai?
*silence *
- Il m'a dit aussi qu'il était d'excellente facture. Que lui même n'aurait pas fait mieux en si peu de temps.
*silence * - Vu l'état de la blessure, je te dois une fière chandelle.
*silence * - Alors... -hey, tu peux me regarder? J'ai l'impression de parler à une salade avec ta tête baissée comme ça … Bon, fais comme tu veux … - Alors je te propose une place dans ma taverne en tant qu'apprentie du cuisto. Je te laisse le temps d'y réfléchir. Si ça te convient, viens me retrouver au comptoir, ou demande Asalte Warlaf.
Grimaçant sous l'effort, j'ajoutai avant de me détourner un timide « merci » sur le seuil de la taverne.
Atsumi Lanoy
Fonction/Rôle : Apprentie Cuistot, Reine Légitime de Lanoy Localisation : Dans son placard. Humeur : De princesse. Messages : 84 Age : 32
Sujet: Re: Effraction Nocturne [fini] Mar 3 Jan - 22:30
Ses cheveux étaient tout décoiffés, en désordres, sales. A eux seules un signe de sa déchéance. Qu’est ce qu’elle aurait donné pour pouvoir les laver, juste une fois...ca devait faire des semaines maintenant qu...un raclement de gorge la tira de ses pensées, la faisant sursauter de surprise. C’était la patronne des lieux, qui venait sans doute lui réclamer le prix des œufs. Et crotte, elle allait au moins lui en réclamer le triple sous menace de prendre ses yeux pour en faire des amuses gueule.
- N'aie pas peur! Je ne suis pas là pour te manger ,dit elle en dévoilant ses canines, ne rassurant pas le moins du monde la jeune magicienne. Autant agiter une massue. Elle soupira, pensant qu’elle allait lui réclamer de l’argent, et enfouit son visage entre ses jambes comme si les mots allaient du coup glisser sur elle.
- Rey m'a dit que c'est toi qui avais préparé le cataplasme pour mon barman. C'est vrai?
Parce que ce petit lapinou tout mignon faisait office de barman ? Comme si on pouvait laisser un enfant manipuler de l’alcool...elle n’osa répliquer, ayant peur d’avoir causé une fois de plus une catastrophe.
- Il m'a dit aussi qu'il était d'excellente facture. Que lui même n'aurait pas fait mieux en si peu de temps.
Remerciez ceux qui travaillent sans récompense...d’ailleurs, elle ferait mieux de les nourrir, étant donné que sinon, ils n’allaient pas tarder à se venger sur elle. As grand chose de sérieux, certes, mais ce n’était jamais agréable de se retrouver avec les cheveux attachés au sac.
- Vu l'état de la blessure, je te dois une fière chandelle.
...ce qui signifie ?
- Alors... -hey, tu peux me regarder? J'ai l'impression de parler à une salade avec ta tête baissée comme ça … Bon, fais comme tu veux … - Alors je te propose une place dans ma taverne en tant qu'apprentie du cuistot. Je te laisse le temps d'y réfléchir. Si ça te convient, viens me retrouver au comptoir, ou demande Asalte Warlaf.
Quelques instants plus tard, un grognement ressemblant vaguement à un merci lui parvint. Elle tourna la tête pour regarder derrière elle, remarquant que la porte était fermée, et que plus personne n’était dehors. Elle resta un instant à regarder la bâtisse, sans oser bouger. Elle hésita. Longuement. Elle ne savait pas si elle pouvait leur faire confiance, et surtout, s’ils lui feraient un jour confiance. S’ils accepteraient ce qu’elle était vraiment. Mais surtout, elle ne voulait pas leur attirer plus d’ennuis. Elle se releva, puis s’éloigna, en direction du Sud.
La nuit était tombée, amenant avec elle son manteau noir et son lot d’inquiétude nocturnes. Et ses écureuils vindicatifs qui suffisaient à faire peur à des princesses en exil. Enfin, les surprendre Suffisamment pour les convaincre que finalement, la proposition qu’elles refusaient le matin pouvaient être acceptées le soir, et qu’elles n’avaient pas eu tord de faire demi tour au milieu de la journée.
Et même qu’elle aurait du l’accepter le matin même, quand elle n’avait aucune chance de perdre son chemin. Car, mine de rien, elle venait de passer quatre bonnes heures à errer à travers bois. Elle soupira de soulagement en retrouvant la taverne.
Elle s’approcha de l’entrée, devant lequel le tigre la regardait arriver, les bras croisés. Il soupira, puis lui ouvrit la porte, non sans s’attirer un regard inquisiteur de la part de la jeune fille. Elle le fixa quelques secondes puis rentra dans la bâtisse, découvrant la taverne bien plus sale qu’au matin. Et avec une patronne bien plus fatiguée qu’au matin. Celle-ci dévisagea la princesse et soupira, abbatue par sa journée de travail.
« Tu aurais pu revenir plus tôt... tu crois qu’on va t’accueillir à bras ouvert, après nous avoir fait poireauter toute la journée ?
-Ben euh... »
Elle se prit un balai sur la tête, poussant un couinement, tout en se massant le front.
« Tu aurais pu le rattraper quand même...allez ma grande ! Balaye-moi cette salle ! Ici, on ne garde pas les tires au flanc ! »
La jeune fille s’empressa d’attraper le balai et de commencer à balayer, essayant de se convaincre, qu’au moins, elle ne risquait rien ici...
« Oublie pas que tu as mes œufs à rembourser, et si je juge ton travail insuffisant... je pourrais revenir au premier moyen de compensation.»
Lequel ? Celui où elle lui prenait les yeux ?! Dans le doute, le visage d’Atsumi tourna au blanc pâle, puis elle se remit à balayer de plus belle.
«Houmpf, quand tu auras fini, n'oublie pas d'aller te présenter aux autres...»
L'autre ne lui répondit pas, s'appliquant au maximum dans son travail, vérifiant sans cesse qu'elle tenait bien le balai dans le bon sens, et qu'elle n'envoyait pas de poussière sur Asalte. Cette dernière, soupira, se dirigea vers la sortie, et se racla la gorge.
"Tu sais, c'est mieux de parler aux gens quand on connait leur nom."
La nouvelle s'arrêta juste un instant dans son balayage, afin de répondre, poliment, tournée vers Asalte, tremblant légèrement.
"Atsumi. Atsumi Mayven."
Elle n'osa pas dire son vrai nom sur le moment, craignant que quelqu'un ne fasse e rapprochement avec le sang bleu qui coulait dans ses veines. Car elle ne voulait pas voir ses yeux finir dans une salade.