Asalte Warlaf: Chap I la Tenancière; Episode 1: Introduction, à l'épisode 3 [fini]

Chapitre I Asalte Warlaf la tenancière

Episode 1 : Introduction


Ses pattes laissaient de pâles empreintes le long du sentier sableux. C'est de bon matin que son errance l'avait mener sur ce chemin, sans plus de motivation qu'un vague fumet familier et un sol plus doux sous ses coussinets. Sa silhouette canine éclairant la route, notre ami ne vit pas tout de suite la masure se découpant à l'horizon. De fait, c'est seulement la truffe sur le premier moellon de façade que ce dernier étira la gueule et entreprit de flairer les lieux. Le bâtiment, unique en haut de cette petite colline, ne manqua pas d'attirer son intérêt et, se calant à l'un des coins, leva une patte d'où émergea un long jet d'urine.
Le malheureux était loin de se douter qu'un acte aussi anodin allait déclencher sur l'instant une virulente bourrasque d'aboiement féroces et de cris contrariés, le faisant détaler encore tout pissotant entre ses pattes.

-« Fichu cabot! »
Hurla une jeune femme en lui aboyant la traduction en langue canine,
« Pas de marquage sur MA demeure! Ça fait des traces! »
Cette dernière retroussa le nez devant l'affront, ses oreilles de chien aplatis sur sa chevelure brune et sa queue blanchâtre si ébouriffé de contrariété qu'elle en paraissait aussi broussailleuse qu'un furet.
Asalte détestait qu'on marque son territoire à sa place. Pour une morphe canine comme elle, c'était un affront des plus cinglant. Aussi, après avoir jeter un coup d'oeil de gauche et de droite, elle se métamorphosa en grand chien fauve et blanc aux pattes rouges, puis recouvrir la taches odoriférantes par la sienne propre de la même manière que notre compère de tout à l'heure. Ceci fait, elle repris apparence humaine en ajustant ses frusques et retourna dans ladite maison.

La porte d'entrée ouvrait sur une immense salle où s'empilaient de nombreuse tables et tabourets par devant un âtre démesuré d'où flambait une belle brassée de buches. Sur la droite, un grand comptoir en chêne massif abritait une ribambelle de chaise haute d'un coté, et de l'autre, d'énorme fûts ventrus faits de même bois. Entre les deux, deux longues oreilles velus s'agitaient de conserve en un tintement de timbale.

-« Touille, un thé s'il te plait » clama Asalte sitôt franchi le seuil.
Une frimousse de lapéen affleura du comptoir à la suite des oreilles toutes lapinesques.

-« Bien patronne ! » répondit le grand lapin d'aspect plus ou moins humanoïde
« un aux herbes rouges cette fois ci ou juste de mûre comme d'hab? »

-« Ne me parle pas de mûre! » rétorqua-t-elle,
« le notre vient encore de subir les assauts jaunâtre d'un vandale à la goute humide! Un thé rouge fera l'affaire. »
cherchant autour d'elle, elle fini par se tourner sur sa gauche, vers le fond de la salle, où trônait un hamac obèse suspendu entre deux poutres de soutènement.
-« Ralki! Tu pourrais au moins faire fuir les chiens errants ... »
Le hamac boursouflé s'agita mollement et découvrit une grosse tête de tigre marbré de blanc et de noir
-« j'peux pas Asalte, j'aurais trop peur de manquer de respect à un de tes camarades » dit-elle en baillant bruyamment.
Un coup de pied ébranla la toile qui, pivotant sur elle même, vomit son contenant à terre. Ralki, gros tigre blanc de son état et, pour l'heure, vigiles des lieux, se frotta le crane en couinant, affalé aux pieds de sa patronne
« Mais Asalte, on est même pas ouvert! Le Crazy Dog est fermé! Faut que je me repose si tu veux que je veille sur cette taverne >.< Être videur, c'est vraiment fatiguant nerveusement, tu te rends pas compte! >.< »
Cette dernière soupira d'exaspération et le planta là, regagnant le comptoir et son thé refroidissant.
-« Rey est arrivé? »
Touille trottinait d'un pas affairé entre la devanture du comptoir et l'arrière salle
-« Il ne devrait pas tarder... je crois qu'il avait quelques ingrédients spéciaux à chercher en ville. »
Asalte ne pu retenir la remarque
-« tu vois Ralki!? Rey ne tarde pas à se mettre au travail lui! »

-« facile de se rendre à la ville quand on est dragon » maugréa celui ci.
« Moi aussi je pourrais aller où je veux en trois battement d'ailes... (et surtout pioncer en hauteur u_u) ».

Il était 8h en cette splendide matinée du 34ème jour du 20ème mois de l'année 1009 après Création, et Shéwa, la Taverne du Crazy Dog, se préparait déjà à accueillir ses premier clients matinaux. Asalte Warlaf, la fière patronne Canimorphe, régentait son petit monde avec un enthousiasme plus ou moins partagé. Si Touille, le lapëen barmaid, n'y voyait aucun inconvénient et s'activait de bon pied, ce gros tigre évolué de Ralki s'attelait lui, à finir sa nuit.

Shéwa avait ouvert il y a peu et recruté ses employés au fur et à mesure qu'ils se présentaient. Rey, dragon cuisto quelque peu téméraire dans sa cuisine, était le dernier en date, et celui ci mettait un point d'honneur à revoir et enrichir de son expérience plus ou moins heureuse la carte des menus.
Bref, un établissement classique comme il y en a tant d'autres en ces contrés passantes, riche en voyageurs de tout poil, plume, écaille et/ou peau.

Cependant, notre joyeuse troupe était loin de se douter qu'à l'aube de cette journée d'apparence tranquille allait se jouer une scène peu commune...

Je ne pouvais m'empêcher d'avoir un léger sourire sur mes lèvres en
lisant ses mots, malgré les tors que je leur avais causés, ils s'en
sortaient plutôt bien. Depuis que je travaille à Shéwa, ma mère
m'envoie régulièrement de ses nouvelles ainsi que de mon père et de
l'état de la cité. J'espérais en tout cas qu'ils allaient s'en sortir
avec cette révolution qui démarrait, des amis parmi les
révolutionnaires ? J'aimerais savoir qui ça peut être. Puis la fatigue
se fit sentir, en effet, la nuit descendait déjà et tout le monde
dormait depuis un bon moment, mais il n'y a rien de tel que la
fraicheur et le calme de la nuit pour apprécier une bonne ballade.

Le lendemain, dès le soleil levant, j'entendais déjà la patronne aboyer
sur un chien errant, ce qui ne manquait pas de me réveiller au passage.
J'entendais également le barman s'agiter derrière son comptoir,
Touille. Un lapin plus ou moins humanoïde que j'ai failli croquer à
notre première rencontre ... mais après quelques discutions, on a fini
par sympathisé, enfin je pense ... Quand au cuisiner ... bah je
l'entendais pas ... surement parti acheter des provisions et autres
potions plus douteuses les unes que les autres ... pour un dragon il
est un peu ... bizarre ... mais sympathique.

Alors que je m'apprêtais à me rendormir tranquillement dans mon
hamac au fond de la salle, la patronne cria un bon coup au barman
qu'elle voulait son thé habituelle. Alors que je ne m'attardais pas sur
la discussion, Asalte ne put s'empêcher de me faire une remarque alors que sorti ma tête de tigrou hors du hamac, les yeux encore plissés, pour regarder la patronne

-Ralki! Tu pourrais au moins faire fuir les chiens errants ...

-J'peux pas Asalte,
j'aurais trop peur de manquer de respect à un de tes camarades, dis-je
alors que je ne pus m'empêcher d'ouvrir la gueule en grand pour laisser
s'échapper un long bâillement.

C'est alors que je me suis
retrouvé à faire un tour de manège avec mon hamac, provoqué par un
superbe coup de pied de la part de la patronne, ce qui me fit tomber
lourdement sur le sol. Dos contre le plancher de la taverne, je venais
me frotter la tête alors que celle-ci a fait un gros bisous sur le
bois. Je levais légèrement la tête pour apercevoir la patronne qui me
regardait

-Mais Asalte, on est même pas ouvert! Le Crazy Dog est fermé! Faut que je me repose si tu veux que je veille sur cette taverne >.< être videur, c'est vraiment fatiguant nerveusement, tu te rends pas compte! >.<

Elle poussa alors un long soupire qui en disait long sur ce qu'elle
pensait avant de revenir au comptoir. C'était peut-être effectivement
la bêtise de trop qui ne fallait pas dire. Alors que je me relevais
lentement et avec difficulté, Asalte enchaina rapidement sur le cuistot-dragon avec Touille avant de se retourner vers moi

-Tu vois Ralki!? Rey ne tarde pas à se mettre au travail lui!

-Facile
de se rendre à la ville quand on est dragon, soupirais-je, Moi aussi je
pourrais aller où je veux en trois battements d’ailes … (et surtout
poncer en hauteur …)

Étant maintenant debout et réveillé, je
défais mon hamac, plia ce dernier ainsi que la couverture qui me tenais
bien chaud les nuits, et rangeais le tout, avec l’oreiller, dans un
placard non loin de là. Ceci étant fait, je me dirigeais lentement vers
le comptoir, m’asseyant sur un tabouret.

-Touille, un café s’il te plait.

-C’est partie ! Dit le petit lapéen en sautillant vers la cuisine.

Café
en main, j’observais ensuite tranquillement ce qu’il se passait. Asalte
était en train de préparer les tables, chaises et autre tabouret tandis
que Touille finissait de nettoyer les verres et autres choppes. Il me
restait un peu de temps avant que les clients ne commencent à affluer.
Je fini alors mon café d’une traite avant de déposer la tasse vide
devant le barman qui l’attrapa et la rinça. Je pris ensuite mes affaire
pour un bon nettoyage.

-Si on me cherche je suis à la rivière !

-ok !

-ça marche !

La
rivière en question ne se trouvais pas très loin de la. En vérité la
taverne se trouve au sommet d’une colline alors que le couloir d’eau se
trouve justement au pied de cette dernière, donc a 200mètres maximum.
Arriver au pied du cour d’eau, je retirais mon épaisse cuirasse et pris
une grosse inspiration, elle a une bonne protection mais au début,
quand on est pas habitué, on a du mal à respirer … j’hottais ensuite le
reste de mes habits pour finir par prendre ma forme humaine, beaucoup
plus facile à se laver sans la fourrure. Après plusieurs minutes à me
laver, je reviens finalement à la taverne, habiller bien évidemment
pour ceux qui aurait des doutes et ayant repris ma forme de garou.
Arriver à l’intérieur, j’entendais notre cuisiner, revenue entre temps,
s’agiter en cuisine. Passant devant celle-ci, j’y jetais un rapide coup
d’œil pour confirmer mes penser.

-Salut Rey !

-Yo Ralki ! Bon bain ?

-Ouais, un peu fraid mais ça va !

Le ciel commençait à se couvrir alors que la taverne ouvrait ses portes. Seul quelques clients arrivèrent les uns après les autres alors que je me hâtais sur la cheminé pour allumer un feu, il restait quelques fuites au toit que je n’avais toujours pas réglé ce qui mouillais le bois et ainsi créé de l’humidité partout, chose que je n’apprécie pas vraiment. C’est à ce moment que notre cher patronne décida de faire les compte de la boutique.

-Je déteste faire les comptes, grogna-t-elle

-fallait pas être patronne, patronne lui répondais-je

La chaleur dégageait par le feu me fit soupirer d’aise, les flamme crépitaient alors que je rajoutais une dernière buche. Un silence s’installa alors, seul le boulier de Asalte résonna dans la salle ainsi que les pages du journal du lapin barman. Dans la pièce voisine, notre dragon-cuisinier expérimentait une nouvelle fois quelques choses dont nous ignorons tous. Alors que la patronne lui demandait de ralentir, je sortie mon hamac en l’accrochant à l’endroit habituel. Le peu de client qui avait et qui allait peut-être venir n’avais pas besoin qu’on les surveille. Une fois installer, je fermais les yeux, sans pour autant m’endormir, de toute façon, le peu de bruit qu’il y avait m’empêchais de dormir. Une bonne partie de la matinée s ‘écoula comme ça jusqu’au moment ou la patronne me fit sursauté dans mon hamac.

-C’est pas vrai! Shéwa est encore déficitaire cette semaine ci!

J’avoue que si ça avais continué comme ça, je me serais endormie pour de bon.

-Nous manque 2 dragons d’argents! Dareck ne nous a pas encore payé! Grop-le-troll nous escroque de 4liards de cuivre, Frênestre l’Ent me broute 2 derniers de transaction non équitable du au cour hasardeux de la résine d’ambre, et ce fieffé de Fol-Pied n’a même pas régler son ardoise du mois entier! D’ailleurs où est-il celui là, ça fait longtemps que je ne l’ai vu trainer sa patte en bois ici…

-Pas passer depuis 10 jours, lui répondais-je en m’étirant dans mon lit en hauteur.

-Exact, repris Touille, il semblerait qu’il ait quitté la région.

La patronne semblait s’étouffer toute seule à ses dernier mots.

-QUOI?!? Mais il nous doit à lui seul un dragon d’argent! Dit-elle en écarquillant les yeux, Il peut pas partir comme ça!

-T’as raison, c’est sa jambe de bois qui le lui rappellera, répliquais-je tout en souriant, Quoi qu’il ne devrait pas être très loin avec un handicap pareil. Un créancier n’aurait aucun mal à le rattraper.

Asalte se détourna lentement vers moi ce qui en disait long sur ce qu’elle avait en tête.

-Non patronne, j’ai la taverne à surveiller …

-Et tu surveilles quoi si tu n’es pas capable d’arrêter ces voleurs qui nous pillent hein !?

-Asalte, je suis videur! Pas banquier! Je n’ai pas les yeux sur les règlements des uns et des autres.

Je sauta ensuite de mon hamac pour me diriger vers le comptoir alors que la patronne se tournait vers le barman.

-Et toi Touille ?

-C’est toi qui accorde les crédits Asa, se défendant

-T’affole pas, avec ton flair, tu devrais les retrouver facilement, avec un air amusé

-Si c’est une histoire de dragon d’argent, je suis la ! Ajouta le dragon dont la tête dépassait de la cuisine.

Des rires se faisaient entendre partout dans la taverne, moi avec, alors que la patronne semblait s’avouer vaincu.

-Ok ok, j’ai compris… nous faut un créancier attitré…

Elle grifonna ensuite une note sur un parchemin qu’elle me confia pour aller le placarder sur la porte.

Recherche : Créancier sanguinaire et très méchant pour rattraper sales clients ignobles et voleurs, sans foi no loi, ne s’acquittant pas de leur ardoise avant de détaller. Honoraire en fonction du résultat.

Si intéresser se présenter à la patronne.

Asalte Warlaf

Episode 3: Le Shéwa n'a pas de crocs?


Un créancier... et combien ça allait nous couter encore ? Tenir une taverne et la rendre ne serait-ce qu'un minimum rentable n'est pas une panacée, loin de là. Mon poing s'abattit sur la table à grand fracas, faisant sursauter les quelques quidams alentour.

« Que la peste les emporte! »
Jurais-je à l'intention des mauvais payeurs. Bah, je n'ai qu'à ajouter la paye du créancier en surcoût sur la note des fuyards déclarais-je d'un haussement d'épaule. L'affaire est donc entendu!

Il était pas loin de 13h et le Crazy dog accueillait ses clients habituels pour le déjeuner. La cuisine retentissait de bruits et de fracas, Touille s'affairait à prendre des commandes entre deux services, et Ralki, d'ordinaire à la porte bien sage, se faufilait entre les tablées afin d'y déposer devant chacune des assiettes garnies toutes fumantes. Bref, l'établissement était en plein rush. Je glissai alors sveltement sur mes pieds et passai derrière le comptoir pour apporter mon aide.
Enfilant au passage un tablier frappé de l'emblème de Shéwa -un écusson représentant un chien gris - je m'emparai d'une pair de gant et, après avoir actionné la pompe, plongeai les mains dans l'eau mousseuse de l'évier en tâtonnant à la recherche de la brosse. A mes coté, Rey virvoltait comme savent le faire les vrai chefs dans leur propre cuisine, ne prêtant pas un seul instant attention à ma présence. J'entrepris ainsi le récurage de la vaisselle sous l'oeil désolé de Ralki me rapportant monceau d'assiette et de couvert à chaque passage.

Shéwa aurait besoin d'un plongeur me hurlait le regard contrit de Touille, et d'une serveuse ajoutèrent les « pardon...oups, désolé ^^ c'est juste ma queue, elle est propre ^^ » du grand tigre s'empêtrant les pattes au milieu des clients dans la salle commune. J'en étais à me poser le pour et le contre quand une voix familière me fit sortir en trombe de l'arrière-salle:

« DAREK! Tu n'a pas réglé ton ardoise cette semaine! Tu nous dois....
(5 cuivres et trois deniers me chuchota Touille)
5 cuivres et 3 deniers! Tu comptes nous payer quand? »
houspillais-je en l'éclaboussant de mousse par mes gestes inquisiteurs.

« Euh...Asa, quelle bonne surprise! »
Le Darek en question pris un air quelque peu embarrassé
« Dans 2 jours je touche ma solde, je m'acquitterais de mes dettes envers toi ok ? »
A mon air méfiant répondit un ricanement goguenard sur ma droite
« Un problème Croc-Pomme? »
Fis je au vieillard édenté d'où émanait ces gargouillis amusés
« Ya t'y rien ma tite dame, ya ti pas que la compagnie des casques rouges quitte le village demain à l'aube. Y 't'y ferais pas cocu comme ce filou de Fol-Pied des fois? »
Grognant franchement, j'empoignai Darek par le col et, tout casque rouge qu'il était, l'amena sous mon nez étiré en gueule de canidé aux babines frémissantes:
« c'est vrai ce que dit le vieux Croc-Pomme Darek? Tu serais pas entrain d'essayer de m'escroquer? »

La pièce, riche en brouhaha habituel, se tue soudain, se faisant l'écho des baragouinages du casque Rouge

« m-m-mais non Asa, je suis de casernement ^^ je partirais en queue de peloton, dans trois jours, je te le jure ! »
je le relâchai alors dans les bras de Ralki, puis sautai sur le comptoir en brandissant ma brosse à récurer vers les convives en suspend

« que ceci soit clair! » clamais je haut et fort
« L'établissement du Crazy Dog sera muni d'un créancier! Un grand créancier! Un de ceux qu'on ne souhaite pas croiser ni avoir en face de soi! Froid, intransigeant, professionnel, il ne fera aucun cadeau à ceux qui se croient encore assez malin pour me rouler! Entendez bien: Le Shéwa sort les crocs! Alors pensez à vous acquitter de vos crédits avant la fin de la semaine! »

Mon retour au sol marqua la reprise des palabres en bruit de fond. Touille me glissa en soupirant
« il ous faut vraiment un créancier au plus vite Asa... »
« et un bon » ajouta Ralki après avoir libérer Darek. « plus question de prendre un simple orc du coin maintenant... Nous faut un tueur ».



Après ce coup d'éclat, le Crazy Dog retrouva vite son calme alors que la pluie battait au dehors. 15 h sonnait et le personnel de l'établissement s'accordait une pause bien mérité suite au coup de feu de 13h. Des clients, il ne restaient que deux trois retardataires aux air de conspirateurs sous leurs capuchons sombres et détrempés. Rey s'amusait avec un crache-Vapeur près de la cheminée, Ralki avait étiré à nouveau son hamac pour l'occuper, et Touille s'absorbait à la confection de son encyclopédie. Pour ma part, voyant mes employés en si bon terme, je m'octroyais un moment de détente en étirant mes jambes par dessus une table, un mug de café dans la main.
La porte s'ouvrit alors en grinçant, dévoilant une silhouette élancé et dégoutante de pluie. L'étranger fit un pas. Sa botte claqua sur le plancher qui gémit à peine. Il pivota, s'installa lestement sur le premier tabouret rencontré et s'accouda au comptoir
« une limonde ! » sussura-t-il en un chuchotement à peine audible et pourtant bien distinct. Touille se leva le premier et partit de sa démarche trottinante.
Vêtu de veste, pantalon noir agrémenté d'une chemise et écharpe blanches, il émanait de ce type une étrange aura de froid glacial. Depuis son arrivée, Une chape de silence semblait s'être abattu sur la taverne, à en bâillonner la pluie même. Il n'en fallu pas plus pour faire déguerpir les rares clients restant, si bien que nous nous retrouvâmes seuls face à face. Touille revint avec sa consommation et la posa devant lui au moment où se dernier brandit un bout de parchemin familier.
« je cherche Asalte Warlaf »
émit l'inconnu de sa voix feutrée. Tous les regards se tournèrent vers moi, guidant ceux de l'étranger en ma direction.
« C'est moi » dis je en me levant « que puis je pour vous Mr....? »

L'inconnu rejeta sa cape à capuche, jusque là masquant son visage, révélant à nos yeux un fin visage elfique aux oreilles pointues
« je m'appelle Elendil et je viens pour l'annonce. Vous chercher bien un créancier n'est ce pas? »