ShéWa, Taverne du Crazy Dog
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

ShéWa, Taverne du Crazy Dog

Forum d'Héroic-Fantasy déconseillé au moins de 16ans
 
AccueilGalerieRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

 

 Une apprentie cuisinée

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Rey Pandragon

Rey Pandragon


Fonction/Rôle : Cuisinier et Chaman (sur temps libre)
Localisation : Devant les fourneaux
Humeur : expérimentale^^
Messages : 195
Age : 35

Une apprentie cuisinée Empty
MessageSujet: Une apprentie cuisinée   Une apprentie cuisinée Icon_minitimeJeu 12 Jan - 22:07

Cinquième Scène : Improvisation... en toute circonstances ?


- Rey ! Une Exotique, un Pika et un Sanglant !
- C'est parti !

La commande vient à peine d'être criée à l'entrée de la cuisine que je suis déjà dans les placards pour sortir les ingrédients nécessaires à la préparation des plats. Bien évidemment, je n'ai pas tout les ingrédients à porter de main, mais tout ce qui est épices, fruits et autres est a porté de main afin de ne pas perdre trop de temps sur les préparations.

- Princesse ! Va me chercher 2 oeufs de harpie et un steak de drake dans la réserve !

Je dois dire que depuis l'arrivée de la jeune Atsumi dans ma cuisine, je perds moins de temps en préparation car je peux lui déléguer une partie du travail. Certes, j'ai dû remplacer un bon quart de mes ustensiles et du service de salle en trois semaines, mais ça commence à aller un peu mieux. Après tout, qui n'a pas eu de « début mouvementé » dans un travail qu'il effectue pour la première fois.

- Euh.... Voilà j'...
- Pose le steak sur la pierre de cuisson ! Et commence à préparer la salade !
- O-Ok...

Au même moment, je me retourne pour vérifier que le feu sous la pierre de cuisson est toujours allumé. Voyant que ce dernier est encore suffisamment intense pour chauffer la pierre, je me lance dans la préparation de la sauce au sang pour accompagné le steak. Je me sers également de mon extension caudale pour vérifier que le bain d'huile, où trempent les pommes de terre qui seront servies avec, est à bonne température.

Derrière moi j'entends la demoiselle en train de se battre avec l'ananas. Un sourire se dessine lentement sur mes lèvres. Mais ce dernier disparaît presque aussitôt... Ma main vient d'attraper un pot de crème épaisse bien trop léger à mon goût...


- Et merde.... Bon... Va me falloir autre chose pour compléter le peu de crème qu'il me reste...

Et c'est donc en grommelant que je fait volte face pour retourner le steak. J'en profite aussi pour vérifier que le demi-Pikachu qu'il reste dans le four est encore chaud.

- Princesse ! Tu as fini avec la salade ?
- Euh.... Il ne me reste plus que les oeufs...
- Bien ! Va me chercher le lait de minotaure sous le comptoir de Touille ! Je m'occupe des oeufs !
- Mais...

Ne lui laissant pas le temps de répliquer, je prends les deux oeufs et les casse au-dessus de la pierre. Je surveille ma sauce du coin de l'oeil et fini par l'enlever du feu. J'ai juste le temps de revenir sur les oeufs pour les retirer de la pierre, les déposer sur la salade, poser la salade sur le « départ », sonner le service, mettre de l'eau à bouillir, éteindre le feu sous la pierre pour éviter que le steak de drake ne cuise trop, mettre les spaghettis à cuire et commencer la préparation du pesto à servir avec, avant que mon apprenti revienne avec la fameuse bouteille de lait....

Oui je sais... On a l'impression qu'elle a mis 10 minutes pour revenir avec cette bouteille, mais en réalité, cela ne lui a guère pris plus de 5 minutes. Lui prenant la bouteille des mains, je lui demande de dresser les deux assiettes pendant que je finis les sauces. Puis je les verse et sonne le service.

M'accoudant sur la platine de « départ », je balaye la salle du regard et ne voyant aucun client passer commande, me tourne vers Atsumi.


- Tu peux prendre une pause, Princesse...

Elle soupire de soulagement et passe par la porte de sortie de cuisine. Un sourire discret sur les lèvres, je passe en salle et rend la bouteille de lait au barman. Puis je me dirige vers la patronne pour lui annoncer qu'il va falloir faire des courses, n'ayant plus de crème, et l'avertit que je sors fumer une pipe. Une fois ceci dit, je retourne en cuisine, prend du tabac et ma pipe, et sors par la même porte que la demoiselle. Et là, je bascule en avant, me retrouvant les quatre fers en l'air, dos contre herbe.

- ….Excusez-moi...
- Eh bien, Princesse ? Qu'est-ce qui te mine tant que ça ?
-
- Ça fait trois semaines que tu es parmi nous maintenant, mais tu n'arrêtes pas de tirer une tronche de 3 kilomètres...
-
- Je sais que tu as l'air exploité ici... Et c'est surement le cas... Mais dis-toi que ça pourrait être bien pire....
-
- Je sais également que c'est pas facile de passer d'une vie à une autre du jour au lendemain... Je suis moi même passer par là... Mais comme le disait mon père, « la vie continue quoiqu'il arrive et il faut la vivre avec bonheur car elle peut nous être repris n'importe quand ! »

…. Aucune réaction...

- Tu ne veux vraiment pas en parler ?... Ça soulage parfois...
-
- Je ne te force pas à la faire, comprends-moi bien... C'est une décision qui t'appartient totalement. Mais j'aimerais seulement te voir sourire plus souvent... Alors si jamais tu as besoin de parler de toi, de moi, des autres, ou même simplement du temps qu'il fait, n'hésites pas à venir me voir. Je suis là si tu as besoin d'une oreille.

Laissant un petit blanc à la fin de ma tirade, j'en profite pour me redresser et allumer ma pipe... Puis je plonge mes yeux dans le ciel azuré et rejoint à nouveau le temps où j'étais mercenaire....
Revenir en haut Aller en bas
Atsumi Lanoy

Atsumi Lanoy


Fonction/Rôle : Apprentie Cuistot, Reine Légitime de Lanoy
Localisation : Dans son placard.
Humeur : De princesse.
Messages : 84
Age : 31

Une apprentie cuisinée Empty
MessageSujet: Re: Une apprentie cuisinée   Une apprentie cuisinée Icon_minitimeDim 29 Jan - 19:51

Atsumi soupira de soulagement à l’idée de prendre une pause. Ce travail la tuait. Physiquement, mais surtout moralement. Une usure lente qui la rongeait. Elle agrippa son sac qui ne traînait jamais loin d’elle, toujours à portée de vue, et l’entraîna avec elle dehors. Il faisait assez beau pour la saison, en tout cas, il faisait plus chaud que chez elle, et le ciel était tout aussi dégagé. Elle inspira profondément l’air frais de ce milieu de journée, fermant les yeux pour en profiter davantage. Au moins, l’air était aussi pur que chez elle. Elle écarta les bras, et se laissa lentement tomber en arrière, manquant de s’étaler sur un malheureux mulot. Elle grimaça en sentant sa tête heurter le sol, puis rouvrit les yeux. Là haut, les nuages s’étiraient lentement. Là haut...que pouvait il y avoir ? Elle devait aller là haut pour ses 21 ans, juchée sur le dos d’un pégase, mais elle n’y irait jamais. Là haut dans le ciel, elle pouvait voir un rapace. Et beaucoup plus bas, un Rey volant. Un Rey ?!

Dos lui aussi contre l’herbe, Rey récupérait de sa chute, lors de laquelle il avait décrit un salto en avant, tel un acrobate de cirque, avant d’atterrir sur le dos. Consciente que l’accident avait été causé par son sac, dans lequel Rey s’était prit les pieds, Atsumi murmura platement :

- ….Excusez-moi...

- Eh bien, Princesse ? Qu'est-ce qui te mine tant que ça ?
- …


Elle ne répondit pas de suite. Par quoi aurait elle pu bien commencer ? Qu’aurait elle bien pu dire à Rey ? Le reptile continua, sans attendre vraiment de réaction de la part d’Atsumi.

- Ça fait trois semaines que tu es parmi nous maintenant, mais tu n'arrêtes pas de tirer une tronche de 3 kilomètres...

Qui ne le ferait pas après avoir perdu sa maison et toute sa famille, sa vie ? De plus, elle n’avait strictement aucune envie de se lier avec eux. C’était pour cela qu’elle passait tout e peu de temps libre qu’elle avait dans son coin, dos tourné pour ne pas parler avec eux. Un peu comme elle le faisait dans l’immédiat.

- Je sais que tu as l'air exploité ici... Et c'est sûrement le cas... Mais dis-toi que ça pourrait être bien pire....

Et pas qu’un peu qu’elle était exploitée ! Forcée de trimer du matin au soir sans même voir la couleur de son argent, comme si elle était une esclave ! Lui faire ça, à une personne de son rang en plus !

- Je sais également que c'est pas facile de passer d'une vie à une autre du jour au lendemain... Je suis moi même passer par là... Mais comme le disait mon père, « la vie continue quoiqu'il arrive et il faut la vivre avec bonheur car elle peut nous être repris n'importe quand !

Oh, oui, ça, elle en savait un rayon sur les vies qui pouvaient être reprises du jour au lendemain.

- Tu ne veux vraiment pas en parler ?... Ça soulage parfois...

Non. Surtout pas. Plus elle y songeait, plus elle se sentait mal à l’aise. Et elle ne voulait surtout pas être rejetée, surtout pas se retrouver à nouveau complètement livrée à elle même. Elle préférait encore être exploitée ici.

- Je ne te force pas à la faire, comprends-moi bien... C'est une décision qui t'appartient totalement. Mais j'aimerais seulement te voir sourire plus souvent... Alors si jamais tu as besoin de parler de toi, de moi, des autres, ou même simplement du temps qu'il fait, n'hésites pas à venir me voir. Je suis là si tu as besoin d'une oreille.

Il se tut et alluma sa pipe, commençant à inhaler lentement la fumée qui en sortait. Atsumi souffla par le nez, puis redressa le dos, ramenant ses genoux contre elle. Elle n’avait pas envie de parler. Elle en avait juste besoin. Sacrément besoin. Mais par où commencer ?

Elle soupira profondément, puis marmonna entre ses genoux ce qui lui passait par la tête :

- C’est trop différent de chez moi, ici. C’était organisé, hiérarchisé, et tout ce que j’avais à faire c’était de garder le silence pour faire ce que je voulais. Mais ici...

Elle bascula la tête en arrière, fixant le ciel. Autant dire tout ce qu’elle avait sur le coeur, maintenant qu’elle s’était lancée.

-Je n’ai aucun de mes amis, je n’ai plus mon familier, je n’ai plus mes animaux. Je n’ai plus aucune hiérarchie à respecter, du coup...je ne sais souvent pas comment réagir. Quand vous me demandez de faire quelque chose en cuisine, j’ai toujours peur de mal faire, ou de ne pas faire à votre goût.


Elle frissonna, en se remémorant la scène qu’il lui avait fait lorsqu’elle avait machinalement rangé un ustensile au mauvais endroit, et qu’il l’avait cherché durant des heures. Le fait qu’il l’ait ensuite vigoureusement agité, et qu’il s’agissait d’un couteau ne l’avait pas beaucoup aidée...

-Et, je ne sais même pas si je peux vous faire confiance, car je ne sais presque rien de vous. Et vous ne savez rien de moi. Je n’ai aucune idée de pourquoi vous faites ce que vous faites, ni de pourquoi vous me feriez confiance. Vous ne pouvez pas m’aider juste par sympathie, je sais que vous avez quelque chose en tête.

Soudainement, elle se sentit quelque peu exaspérée. Elle se leva, montant son sac sur son épaule, soufflant par le nez d’agacement. Elle fronça les sourcils, et ajouta, un peu plus bas que précédemment, mais suffisamment fort pour se faire entendre :

-Vous n’avez pas le droit de me juger ou de me comparer à vous, vous ne me connaissez pas.

-Euh, je dérange ?


Elle tourna la tête vivement, envoyant voler ses cheveux turquoise derrière elle, frémissant en craignant de découvrir une Asalte furieuse, prête à prendre de suite son remboursement. Heureusement, ce n’était que Ralki, le tigre-garou, qu’elle jugeait un peu simplet, et très bruyant la nuit (uniquement car elle ne s’était jamais entendu ronfler)

-Du tout Ralki, qu’il y a t’il ?

-Ben... la patronne veut vous voir de suite devant vos casseroles, sinon elle vous passe dedans...

Revenir en haut Aller en bas
Rey Pandragon

Rey Pandragon


Fonction/Rôle : Cuisinier et Chaman (sur temps libre)
Localisation : Devant les fourneaux
Humeur : expérimentale^^
Messages : 195
Age : 35

Une apprentie cuisinée Empty
MessageSujet: Re: Une apprentie cuisinée   Une apprentie cuisinée Icon_minitimeDim 19 Fév - 18:54

Sixième Scène : Sens Unique ?


Des cris de guerres.... Des épées qui s'entrechoquent... Une lune sanglante.... Un air irrespirable à cause des vapeurs de souffres et autres résidus de combustion... Des cadavres, entiers ou non, recouvrant une herbe aussi rouge que la lune à cause du sang versé... Un sentiment d'extase et d'ivresse me fait frissonner tandis que les images de la bataille la plus mémorable que j'ai vécu avec ma compagnie, refont surface.

- C’est trop différent de chez moi, ici. C’était organisé, hiérarchisé, et tout ce que j’avais à faire c’était de garder le silence pour faire ce que je voulais. Mais ici...

Prenant la parole soudainement, la princesse me tire brutalement de ma rêverie, faisant réapparaître le décor verdoyant de la colline où nous nous trouvons. Je me tourne vers elle, et la découvre dans sa position habituelle, tête relevée vers le ciel, yeux dans le vague.

- Je n’ai aucun de mes amis, je n’ai plus mon familier, je n’ai plus mes animaux. Je n’ai plus aucune hiérarchie à respecter, du coup...je ne sais souvent pas comment réagir. Quand vous me demandez de faire quelque chose en cuisine, j’ai toujours peur de mal faire, ou de ne pas faire à votre goût.

Une scène me revient en mémoire.... Je me revois agiter un couteau devant le nez de la princesse en l'engueulant, après passé plusieurs heures à le chercher. Elle l'avait rangé à un endroit si improbable que j'étais passé devant un nombre incalculable de fois en me disant « Aucune chance qu'il soit là-dedans ! »..... Le placard à balais.... Faut le vouloir quand même pour y ranger un couteau qui est toujours planté dans la planche en bois, fixée sur le plan de travail.

- Et je ne sais même pas si je peux vous faire confiance, car je ne sais presque rien de vous. Et vous ne savez rien de moi. Je n’ai aucune idée de pourquoi vous faites ce que vous faites, ni de pourquoi vous me feriez confiance. Vous ne pouvez pas m’aider juste par sympathie, je sais que vous avez quelque chose en tête.

Allons bon.... V'là autre chose maintenant... Mais dans quel monde a-t-elle vécu jusqu'à maintenant ?

- Vous n’avez pas le droit de me juger ou de me comparer à vous, vous ne me connaissez pas.

Son ton de voix avait changé lors de la prononciation de cette phrase. Debout, sa voix avait baissé mais son ton se faisait accusateur. Prêt à répliquer sur cette attaque envers les résidents de l'établissement, je me tourne vers elle et au moment même où j'ouvre la bouche, la porte s'ouvre dans un grincement...

- Euh, je dérange ?

Pris au dépourvu par l'intervention du Tigris Morpha, ma bouche reste ouverte mais aucun son n'en sort... Je soupire et me redresse, sentant venir une demande expresse de la patronne derrière son apparition.

- Du tout Ralki, qu'il y a-t-il ?
- Ben... la patronne veut vous voir de suite devant vos casseroles, sinon elle vous passe dedans...
- Elle en est capable en plus…., ne puis-je m’empêcher de soupirer. Allez Princesse, la pause est finie on dirait !

Précédé du tigre, je fais irruption dans la cuisine, suivi par mon apprentie. Là, j’y découvre une patronne en train de grincer des dents. Je la regarde en haussant un sourcil et lui décroche mon plus beau sourire carnassier.

- Bien ! Il te faut quoi ?
- Une Naga Rouge, Deux Balles et Deux Yétis ! Je peux savoir qui vous a permis de prendre une pause ?dit-elle d’un ton si calme que je pouvais sentir la tempête gronder à l’intérieur de son corps, attendant son tour pour nous fondre dessus.
- Moi !

Et ne lui laissant pas le temps de réagir, je commence à donner des ordres à Atsumi concernant la préparation des plats. Je lui confie la préparation des deux « Boules du Yétis » pendant que je m’occupe des « Balles du Dragons ». J’entends un faible « Tu ne tireras pas comme ça… On en reparlera tout a l’heure… », suivi de bruit de pas.

Les quelques minutes qui suivent passent sans que ni Atsumi ni moi-même ne parlions. De mon côté, le dessert est vite dressé et envoyé au service. J’attaque rapidement la dernière commande tandis que ma jeune apprentie termine de dresser les sorbets et les envois en sonnant la cloche de service.


- Princesse ! Tu peux t’occuper du riz rouge ?

Je termine de couper l’anguille, la met à caraméliser doucement pendant que j’attaque la sauce. Et malgré le fait que je pratique ma passion, je ne peux me concentrer pleinement sur la tâche qui m’incombe. Une phrase ne quitte pas mon esprit…

- … Effectivement… Je ne te connais pas, je n’ai donc pas le droit de te juger, et c’est pour ça que je ne le fais pas… Cependant, si on suit ce principe, tu n’as guère plus le droit de me juger… Or j’ai l’impression que tu ne te gênes pas pour le faire…
-
- Je vais être franc avec toi, Princesse…. Je me fous royalement que tu me juges sans me connaitre… Mais ce qui me déprime le plus, c’est que tu ne me fais toujours pas confiance… Tu agis comme si tu étais prisonnière et que je faisais parti de tes tortionnaires...
-
- Si je dois te raconter ma vie pour que tu me fasses confiance et que tu te confies à moi, alors soit ! Mais ne t’attends pas à une histoire joyeuse…… Tu en es où avec le riz ? lui demandai-je soudain en arrêtant les dès d’anguilles.
- Hein ?… Ah ! Euh…. Il est cuit je pense.
- Bien…dis-je ne le goûtant. Égouttes-le et sers-toi d’un ramequin pour former une botte dans un coin de l’assiette.

De mon côté, je dispose les dés d’anguille dans l’assiette, termine la sauce au caramel et la verse dans un petit récipient posé dans l’assiette à côté de la botte de riz. Puis je sonne la cloche et voyant qu’il n’y a plus de commande pour le moment, invite Atsumi à s’assoir sur ce qui me sert de lit, tandis que je me tire un tabouret pour me mettre en face d’elle, pipe en bouche, tête vers le plafond et yeux dans le vague. Et c’est ainsi que je commence à lui raconter ma vie.

- Si jamais tu as des questions où si tu veux des précisions, hésites pas à m’interrompre.
-
- Bien… Alors voilà une partie de mon histoire…. Je suis le premier fils du Chaman du clan des Pandragons. Depuis mon plus jeune âge j’ai été exclu par les autres enfants du clan, contrairement à mon frère jumeau… Pour combler le vide que ce rejet provoqué en moi, je me suis tourné vers le shamanisme. C’est à cet âge là que j’ai appris tout ce que je sais sur les plantes et les décoctions. De plus, c’est aussi à cet âge là que j’ai découvert le monde spirituel, à travers ma sensibilité avec les esprits magiques ou non…. Sensibilité que mon frère ne possédait pas entièrement…
-
- Bref… Une nuit, nos pouvoirs de chaman se sont réellement réveillés et nous avons eu notre première prémonition… Et durant les années qui suivirent nous les avons toutes partagées… Même celle qui annonçait notre mort lors du rite de passage à l’âge adulte… Je peux t’assurer que se voir étendu sur le sol, égorgé, devant sa propre tribu, cela tourmente l’esprit d’un jeune garçon… Pendant 10 ans, j’ai cherché à changer ce futur, en essayant de forcer la tribu à m’accepter… Puis le jour de mes 16 ans, j’ai entre-aperçu mon nouveau futur.
-
- Pour que mon frère survive à ce rituel, je devais m’exiler… Ce que je fis et je ne regrette pas de l’avoir fait… Mon futur n’était pas d’être avec lui… Il se trouvait bien plus au sud, dans la ville d’Effros, qui à l’époque était encore sous le joug de l’empire Tévintide. J’ai été « recruté » par une compagnie de mercenaire, les « Dragons Cendrés ». Je venais de franchir une nouvelle étape de ma vie, et je trouvais en cette compagnie une nouvelle famille. Engagé pour mes compétences chamaniques. Et c’est avec eux que j’ai appris le métier de cuisinier.
-
- Certes, je n’ai pas appris que ça… J’ai appris ce que représenté le poids d’une vie à travers les différents champs de batailles que j’ai foulé… Cela m’a permis aussi de me rendre compte de l’horreur de ce monde… Et je pense que c’est pour cela que j’ai tant voulu m’investir dans la cuisine à cette époque… Elle m’a permis d’oublier ces horreurs et de faire ressortir la beauté qui est présente en chaque être vivant sur cette terre… Il suffit simplement de la laisser s’exprimer… Cet épisode de ma vie est également ce qui m’a permis de me forger une volonté de fer pour défendre et aider ceux qui sont dans le besoin, qu’il soit moral, physique ou financier…
-
- Et puis un jour, le destin s’est à nouveau manifesté à moi sous l’apparence d’une nouvelle prémonition. J’ai alors su qu’il fallait que je quitte ma seconde famille pour reprendre la route, jusqu’à la nouvelle place où se trouvait mon futur… Et c’est ainsi que j’ai débarqué dans cette taverne. Et depuis ce jour, la joie rempli mon quotidien !
-
- Voilà… Tu sais à peu près tout de moi maintenant… Tu as dit que je ne pouvais agir par sympathie ?... Eh bien quand tu auras exécuté autant de gens que moi, la notion de sympathie te semblera le salue de ton âme… Et cette découverte je le dois à Asalte, Touille et Ralki …

Lâchant un dernier nuage de fumée, je baisse mon regard vers elle.

- Alors Princesse…. Est-ce que se sera encore à sens unique ce coup ci ?
Revenir en haut Aller en bas
Atsumi Lanoy

Atsumi Lanoy


Fonction/Rôle : Apprentie Cuistot, Reine Légitime de Lanoy
Localisation : Dans son placard.
Humeur : De princesse.
Messages : 84
Age : 31

Une apprentie cuisinée Empty
MessageSujet: Re: Une apprentie cuisinée   Une apprentie cuisinée Icon_minitimeJeu 5 Avr - 13:53

- Elle en est capable en plus…., soupira le dragon. Allez Princesse, la pause est finie on dirait !

La princesse au surnom bien adéquat ramassa son sac, le traînant derrière elle tout en se traînant derrière le dragon qui lui même se traînait dans la cuisine, où attendait une patronne dont les yeux, dans l’esprit d’Atsumi, étaient injectés de sang.

- Bien ! Il te faut quoi ?
- Une Naga Rouge, Deux Balles et Deux Yétis ! Je peux savoir qui vous a permis de prendre une pause ?
- Moi !


Atsumi crut un instant qu’Asalte allait faire sauter la tête de Rey pour la mettre dans un plat et la servir avec une pomme dans la bouche. Mais le reptile enchaîna sans laisser à celle-ci le temps de répondre la, forçant à se retirer pour l’instant. La préparation des plats fut sans histoire, la jeune cuistot s’acquittant de sa tâche sans faire de maladresse, les services se succédant sans casse.

- Princesse ! Tu peux t’occuper du riz rouge ?


Elle grogna un oui, ce surnom l’irritant toujours autant. Lui rappelant bien trop la vie qu’elle menait auparavant, et utilisé si inconsidérément par un affreux lézard qui devait s’essuyer l’arrière train avec l’étiquette. L’eau se mit à bouillonner doucement, vite calmée par l’arrivée d’une bonne dose de riz rouge accompagnées de quelques aromates. Le silence, uniquement rythmé par les bruits de salle et de cuisine, fut interrompu par un Drakonien songeur :

- … Effectivement… Je ne te connais pas, je n’ai donc pas le droit de te juger, et c’est pour ça que je ne le fais pas… Cependant, si on suit ce principe, tu n’as guère plus le droit de me juger… Or j’ai l’impression que tu ne te gênes pas pour le faire…

Le voila qui repartait vers cette conversation. Certes, il avait marqué un point, elle n’avait pas non plus le droit de le juger. Mais, son ignorance n’était il pas une raison de plus de vouloir se méfier ?

- Je vais être franc avec toi, Princesse…. Je me fous royalement que tu me juges sans me connaître… Mais ce qui me déprime le plus, c’est que tu ne me fais toujours pas confiance… Tu agis comme si tu étais prisonnière et que je faisais parti de tes tortionnaires...

N’étais ce pas le cas ? C’était le cornu qui avait décidé qu’elle deviendrait son apprenti, pas elle qui l’avais proposé. Même si sa prison n’avait en aucun cas besoin de murs... elle avait juste une vie qui ne lui offrait rien de mieux. Et elle se devait de rester sur ses gardes, tout le temps, pour éviter de se trahir, de leur dire qui elle était réellement, et la taille des problèmes qui la poursuivaient.

- Si je dois te raconter ma vie pour que tu me fasses confiance et que tu te confies à moi, alors soit ! Mais ne t’attends pas à une histoire joyeuse…… Tu en es où avec le riz ?

Un instant de flottement, le temps qu’elle se remette dans le bain, à savoir le riz qui était dans son bouillon. Le riz semblait avoir suffisamment gonflé.

- Hein ?… Ah ! Euh…. Il est cuit je pense.
- Bien…dit-il, en la laissant s’écarter pour goûter le riz. Égouttes-le et sers-toi d’un ramequin pour former une botte dans un coin de l’assiette.

Elle passa le riz dans la passoire, le faisant sauter pour qu’il perde bien toute son eau, puis elle le versa dans le ramequin, le tassant à l’aide d’une spatule, le comprimant sans toutefois l’écraser, avant de retourner le ramequin dans l’assiette, le relevant doucement pour révéler la botte de riz, bientôt accompagné d’une sauce en caramel à part dans l’assiette, ainsi que de dés d’anguille. Rey sonna ensuite la cloche du service, et fit signe à la jeune noble de s’asseoir sur la couche pour écouter son histoire, alors qu’il tirait sur sa pipe, comme pour mieux savourer son histoire.

- Si jamais tu as des questions où si tu veux des précisions, hésites pas à m’interrompre.

Un petit silence, laissant son hochement de tête pour seule réponse.

- Bien… Alors voilà une partie de mon histoire…. Je suis le premier fils du Chaman du clan des Pandragons. Depuis mon plus jeune âge j’ai été exclu par les autres enfants du clan, contrairement à mon frère jumeau… Pour combler le vide que ce rejet provoqué en moi, je me suis tourné vers le shamanisme. C’est à cet âge là que j’ai appris tout ce que je sais sur les plantes et les décoctions. De plus, c’est aussi à cet âge là que j’ai découvert le monde spirituel, à travers ma sensibilité avec les esprits magiques ou non…. Sensibilité que mon frère ne possédait pas entièrement…

Un rejeté, isolé, qui s’était tourné vers la magie pour combler l’ennui. Quelqu’un d’esseulé qui tentait de trouver compagnie auprès d’esprits... qui comblait son manque d’amis physiques par la présence d’entités spirituelle. Une histoire qui faisait écho à la sienne. Durant un court instant, la méfiance d’Atsumi la quitta, pour laisser place à de la compassion. Elle connaissait ce sentiment de solitude.

- Bref… Une nuit, nos pouvoirs de chaman se sont réellement réveillés et nous avons eu notre première prémonition… Et durant les années qui suivirent nous les avons toutes partagées… Même celle qui annonçait notre mort lors du rite de passage à l’âge adulte… Je peux t’assurer que se voir étendu sur le sol, égorgé, devant sa propre tribu, cela tourmente l’esprit d’un jeune garçon… Pendant 10 ans, j’ai cherché à changer ce futur, en essayant de forcer la tribu à m’accepter… Puis le jour de mes 16 ans, j’ai entre-aperçu mon nouveau futur.

Elle resta interdite, un peu troublée. Ces histoires de prémonition, de vision ou autre, elle n’avait jamais vraiment compris leur influence. Elle ne savait imaginer l’effet que cela pouvait avoir au sein d’une tribu, ni même en quoi consistait leurs rites de passage.

- Pour que mon frère survive à ce rituel, je devais m’exiler… Ce que je fis et je ne regrette pas de l’avoir fait… Mon futur n’était pas d’être avec lui… Il se trouvait bien plus au sud, dans la ville d’Effros, qui à l’époque était encore sous le joug de l’empire Tévintide. J’ai été « recruté » par une compagnie de mercenaire, les « Dragons Cendrés ». Je venais de franchir une nouvelle étape de ma vie, et je trouvais en cette compagnie une nouvelle famille. Engagé pour mes compétences chamaniques. Et c’est avec eux que j’ai appris le métier de cuisinier.

L
’Empire Tétinvide....un nom familier, qu’elle avait déjà entendu. Un ancien Empire, avec qui l’union des Royaumes de Berkelen, et donc son propre royaume, avait déjà subit des conflits violents.

- Certes, je n’ai pas appris que ça… J’ai appris ce que représenté le poids d’une vie à travers les différents champs de batailles que j’ai foulé… Cela m’a permis aussi de me rendre compte de l’horreur de ce monde… Et je pense que c’est pour cela que j’ai tant voulu m’investir dans la cuisine à cette époque… Elle m’a permis d’oublier ces horreurs et de faire ressortir la beauté qui est présente en chaque être vivant sur cette terre… Il suffit simplement de la laisser s’exprimer… Cet épisode de ma vie est également ce qui m’a permis de me forger une volonté de fer pour défendre et aider ceux qui sont dans le besoin, qu’il soit moral, physique ou financier…

Une attitude qu’elle connaissait aussi. Enfin, qu’elle avait vu. Chez son oncle. Un homme usé par la guerre, qui dépensait les instants qu’il avait de libre à s’occuper des montures ou de personnes dans le besoin. Un homme si préoccupé par le peuple qu’il en avait épousé une roturière, et avait ainsi perdu tout droit de prétention au trône.

- Et puis un jour, le destin s’est à nouveau manifesté à moi sous l’apparence d’une nouvelle prémonition. J’ai alors su qu’il fallait que je quitte ma seconde famille pour reprendre la route, jusqu’à la nouvelle place où se trouvait mon futur… Et c’est ainsi que j’ai débarqué dans cette taverne. Et depuis ce jour, la joie rempli mon quotidien !

E
t les hurlements d’Asalte.

- Voilà… Tu sais à peu près tout de moi maintenant… Tu as dit que je ne pouvais agir par sympathie ?... Eh bien quand tu auras exécuté autant de gens que moi, la notion de sympathie te semblera le salut de ton âme… Et cette découverte je le dois à Asalte, Touille et Ralki …Alors Princesse…. Est-ce que se sera encore à sens unique ce coup ci ?

Durant quelques secondes, le silence retomba dans la pièce, semblant confirmer les craintes de Rey. Seul Asalte l’interrompit, passant de nouvelles commandes, laissant les bruits de cuisine conclure la conversation, Rey semblant quelque peu dépité.
Penchée sur le plan de cuisson, la jeune fille ressassait tout ce que lui avait dit le dragon. Ca avait du lui demander un certain effort de lui en parler...alors...en compensation...peut être...qu’elle pouvait lui dire la vérité. En partie. En toute petite partie.

- Je suis née à Berkelen, dans les montages du Nord. Je suis la dernière née d’une famille qui comporte deux aînés. Mon père est issu de la petite noblesse, il était ce qu’on appelle un chevalier errant... des nobles sans terre, sans vassal, qui survivent en vendant leurs services à des nobles plus fortunés.

E
lle eut les épaules soulevées par un souffle qui aurait pu passer pour un rire étouffé.

- Une sorte de mercenaire en quelques sortes...


Elle fit faire un petit tour à son poignet, enveloppant ses mains d’un charme mineur de protection, au cas où quelque chose sauterait de la plaque de cuisson, puis se remit à surveiller la cuisson des aliments.

- Mon éducation a été stricte. Très stricte, comme celle de tous les enfants des milieux prestigieux. Voire davantage, étant donné mon petit...handicap pour un ... un mariage arrangé...Mes cheveux.

S
’empressa-t-elle d’ajouter, pour éviter d’attirer l’attention sur ses talents de magicienne.

- Je n’ai pas eu une vie très intéressante, cloîtrée entre quatre murs, afin que mon éducation ne soit pas trop ruinée...même si certains ont en eut une plus sévère. Je crois que ma famille a désespéré de pouvoir me trouver un mari le jour de mes quinze ans... et ils m’ont dit de consacrer ma vie à autre chose que les arts auxquels doit s’adonner une dame pour contenter son seigneur.

Certes, ses parents avaient rejeté cette idée alors qu’elle n’avait même pas une dizaine d’années, dès qu’elle avait montré les signes d’un don magique. Mais il n’y avait pas de raison, hormis les croyances de son peuple, d’abandonner les recherches, même s’il était évident qu’elle aurait eu du mal à trouver un mari s’il était conscient qu’elle pouvait lui faire sauter la tête à tout instant.

- Ensuite, il... il y a eu...cette nuit...

Sa gorge se serra, étouffant brusquement ses paroles. Elle tenta de continuer son histoire, alors que les mauvais souvenirs refaisaient surface.

-...je n’arrivais pas à dormir, alors j’ai voulu marcher un peu...et... c’est pour ça que... je suis encore là...

Elle sentit des larmes monter à ses yeux, alors qu’elle tentait de fermer ses paupières pour les contenir.

-J e ne sais pas pourquoi mais... ils...ils ont...

Elle ne retenait plus rien, et commença à pleurer franchement, tout en se passant une main sur les yeux, essuyant ses larmes, laissant l’aliment qui cuisait agoniser lentement dans une fumée noire. Elle tenta de sortir un sourire triste pour minimiser l’impression quel donnait, mais n’arriva qu’à grimacer en tordant ses lèvres. Elle tenta d’inspirer pour se calmer, mais ne parvint à le faire qu’une fois qu’elle eut recraché la boule qui était coincée dans sa gorge.

- Toute ma famille...disparue...


Elle posa sa main droite devant sa bouche, étouffant les mugissements qui en sortaient, pour éviter d’attirer l’attention du reste de la taverne. Elle se pencha en avant, s’appuyant sur sa main gauche, comme si le fait de se plier en deux pouvait refouler ses pleurs au fond d’elle. Elle renifla un coup, puis entendit un cri provenant de Rey, qui la fit sursauter tout en poussant un hurlement de surprise. Un instant plus tard, le plan de cuisson se retrouva inondé par un seau envoyé par le Drakonien, et avec lui, la paume gauche de la jeune fille. Celle-ci baignait dans une matière mi-carbonisée, mi-fondue, et qui semblait avoir été autrefois la mitaine qu’elle portait à la main. En dessous, ses tatouages luisaient d’une légère lumière bleutée, son sort ayant fonctionné bien mieux que prévu.

Restait à affronter le problème suivant. Rey. Rey qui s’approchait pour inspecter l’état de sa main, et il allait sans doute se rendre compte qu’elle ne lui avait pas tout dit...

- Je...je peux...tout expliquer...enfin...je crois...
Revenir en haut Aller en bas
Rey Pandragon

Rey Pandragon


Fonction/Rôle : Cuisinier et Chaman (sur temps libre)
Localisation : Devant les fourneaux
Humeur : expérimentale^^
Messages : 195
Age : 35

Une apprentie cuisinée Empty
MessageSujet: Re: Une apprentie cuisinée   Une apprentie cuisinée Icon_minitimeDim 24 Juin - 20:40

Septième Scène : Un passé... Pas très clair...


Je tire une bouffée de ma pipe, guettant la moindre réaction de la part de mon interlocutrice, tout en laissant les souvenirs de mon enfance ressurgir. Mais seul le silence fait écho à mon monologue tandis mes yeux fixent un point invisible derrière la jeune fille, finalement interrompu par une nouvelle commande d’Asalte. Les yeux légèrement embués, je me remets au travail allant dans la réserve sortir les ingrédients nécessaires.

Je reviens les bras chargés, de nouveau apte à cuisiner et voyant mon apprentie perdu dans ses pensées, je m’y attèle seul. Une viande sur la plaque de cuisson, une sauce en préparation, des frites en cuisson, des légumes en découpe, des queues d’écrevisses en marinade au cognac… Laissant la cuisson du steak à Atsu, je me concentre sur le reste, l’esprit à moitié présent tandis que l’autre moitié vagabonde vers des souvenirs lointains.

Une voix s’élève soudainement dans mon dos, me rappelant à la réalité.


- Je suis née à Berkelen, dans les montages du Nord. Je suis la dernière née d’une famille qui comporte deux aînés. Mon père est issu de la petite noblesse, il était ce qu’on appelle un chevalier errant... des nobles sans terre, sans vassal, qui survivent en vendant leurs services à des nobles plus fortunés…. Une sorte de mercenaire en quelques sortes...

Un mercenaire…. Avec la noblesse et la chevalerie en plus…

- Mon éducation a été stricte. Très stricte, comme celle de tous les enfants des milieux prestigieux. Voire davantage, étant donné mon petit...handicap pour un ... un mariage arrangé...Mes cheveux.

Je ne peux qu’acquiescer en ce qui concerne l’éducation, après tous les enlèvements de gamines ou de gamins de nobles que j’ai effectués quand j’étais mercenaire… Par contre, je vois pas en quoi ses cheveux sont un handicap…

- Je n’ai pas eu une vie très intéressante, cloîtrée entre quatre murs, afin que mon éducation ne soit pas trop ruinée...même si certains ont en eut une plus sévère. Je crois que ma famille a désespéré de pouvoir me trouver un mari le jour de mes quinze ans... et ils m’ont dit de consacrer ma vie à autre chose que les arts auxquels doit s’adonner une dame pour contenter son seigneur.

Si c’est vraiment à cause de la couleur de ses cheveux… L’espèce humaine baisse dans mon estime…

- Ensuite, il... il y a eu...cette nuit... Je n’arrivais pas à dormir, alors j’ai voulu marcher un peu...et... c’est pour ça que... je suis encore là...

…. Avec un sac de voyages rempli ?.... Une entrée par effraction ? Si c’est une ballade je veux bien mourir sur le champ…

- Je ne sais pas pourquoi mais... ils...ils ont...

Je me retourne et constate qu’elle se lâche enfin… Un sourire triste sur le visage, je la regarde laisser libre cours à ses émotions, vidant le deuxième sac avec lequel elle avait franchi la fenêtre de la cuisine.

Lui tournant à nouveau le dos, je sors les frites du bassin d’huile bouillante et les égouttent.


- Toute ma famille...disparue...

Alors que je m’apprête à sortir les « pinçars » de leur marinade au cognac, ma vision se trouble l’espace d’une seconde.

Un flash, une vision, une prémonition… Appelez ça comme vous voulez, mais c’est la première fois que je vois une image se former aussi clairement devant mes yeux, en pleine journée. Toujours est-il que j’y vois Atsumi, devant la plaque de cuisson…. pliée en deux… sa main droite devant sa bouche…. la gauche posée sur le plan de travail…. une épaisse fumée noire s’en échappant…. un steak carbonisé juste à côté….

Tel un éclair, cette image apparait est disparait de devant mes yeux en moins d’une seconde… Un peu surpris, je me tourne à nouveau vers la princesse en fuite. Et là, je suis de nouveau assailli par cette image… Mais elle a réellement lieu devant moi cette fois !


- NOM D’UNE ECAILLE BRISÉE ! ne puis-je retenir…

Sans vraiment prendre le temps de réfléchir, je me jette sur le robinet le plus proche, remplit le seau le plus proche de moi, le ramasse et le balance sur la table de cuisson, l’inondant totalement, éteignant le feu dessous par la même occasion, et arrosant bien comme il faut mon apprentie.

Je me précipite vers elle et au moment où je vais lui sortir la main gauche des restes carbonisés de la mitaine qui la recouvrait, elle recule.


- Je...je peux...tout expliquer...enfin...je crois...
- Expliquer quoi ? Fais voir ta main !

Bien qu’elle essaye de la cacher, je finis par lui attraper et là…. C’est le drame… Outre la lumière bleutée et les tatouages dessinés, m’indiquant illico de la nature magique du phénomène, sa main n’a visiblement subit aucune brûlure.

Un air indéchiffrable sur le visage, je lui lâche la main et prends un ton menaçant.


- En effet…. Il va falloir que tu m’expliques…
- Eh bien... euh…. C’est parce que je suis u…

Son regard se fige tandis qu’elle fixe au niveau de l’entrée en salle. Je tourne la tête et vois une Asalte inquiète se tenant au milieu de l’encadrement. Derrière elle, j’aperçois la tête du barman, oreilles un peu rabattues, ainsi que celle de la masse de muscle ambulante dont le visage est aussi expressif que si je venais de le réveiller….

- Je peux expliquer… mais pas tout de suite… s’il vous plaît…

Soupirant et me disant que ça va encore me retomber dessus, mon visage se détend.

- Va te passer la main sous l’eau ! Et ensuite, vas souffler un peu dehors… Allez !

Tandis qu’elle s’exécute, je fais volte face pour sortir une excuse bidon aux trois compères....
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Une apprentie cuisinée Empty
MessageSujet: Re: Une apprentie cuisinée   Une apprentie cuisinée Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Une apprentie cuisinée
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
ShéWa, Taverne du Crazy Dog :: Partie Récits et Rp :: La Taverne-
Sauter vers: