Rumeur et révélation [PV Atsu]

L'une des choses qui frappent le plus lorsqu'on entre dans une taverne (mis à part l'odeur et le bruit assourdissant) c'est la propagation de rumeurs les plus invraisemblables les unes que les autres. Bien sûr le personnel de Shéwa n'est bien évidemment pas épargné. Les énumérer tous prendraient bien une ou deux semaines entière, mais j'ai tout de même quelques exemples à exposer. Prenons notre barman, Touille, certains prétendent, à leurs dires, qu'il serait un nécrophage et un pilleur de tombe, descendant dans les plus profondes catacombes du monde pour y faire quelques noirs desseins. Rey, quant à lui, servirait dans les plats des clients de la viande issue directement de corps humain. Notre patronne, serait en fait un loup-garou qui terroriserait une lointaine région, mangeant hommes femmes et enfants qui auraient la malchance de croiser sa route durant la pleine. Quant à moi, j'en ai eu aussi des assez croustillantes, comme par exemple la fois où cette dryade que je n'avais jamais vue de ma vie m'accusai de l'avoir violé et de l'avoir mise enceinte, la fois où cet homme-oiseaux accusé d'avoir kidnappé ses enfants pour les revendre au marché noir ...

Bien que le passé des uns et des autres ne nous concernent pas, nous nous connaissons suffisamment pour savoir que tout cela est faux. Même Atsu, arrivée il n'y a pas très longtemps de ça, a déjà eu le droit à quelques rumeurs, bien que moins farfelues que les nôtres. Mais récemment, une rumeur revient souvent et de plus en plus fréquemment. Au début, ce n'était qu'un ou deux ivrognes, donc personne ne prenait ça au sérieux. La deuxième fois qu'on a entendu cette rumeur, c'était cette fois des paysans en vadrouillent, ils la fixaient intensément chaque fois qu'elle passait près d'eux, mais ils finirent par partir sans demander leur reste. Mais la rumeur a commencé à se propager dans la région. Bon nombre de curieux venait voir la fameuse princesse en fuite, réfugiée dans une taverne à faire la serveuse, passant de noble héritière à simple employé dans un trou à rats nauséabond. Malheureusement pour nous, cette rumeur ne s'arrête pas aux frontières de notre région isolée, elle remonta lentement mais sûrement vers un royaume du nord dans un certain pays, situé dans une certaine région.

Quelques semaines plus tard, nous pensions que cette rumeur s'était calmée, Asalte chargea donc Atsu d'aller faire des courses en ville, mais pour une raison de sécurité, elle me demanda d'escorter notre serveuse, juste au cas où. Comme à son habitude, elle se plaint du fait d'être assisté constamment et surtout du fait qu'elle commençait à avoir mal au jambes. A mon avis, elle n'avait pas vraiment l'habitude de marcher, ou même de faire quoi que ce soit de physique, vu qu'elle se plaint tout le temps en fait. Le vent de l'ouest qui soufflait n'aidait en rien notre progression, en effet les cheveux bleus d'Atsu virevoltaient dans tous les sens, et de nouveau, elle se plaignait qu'elle n'arrivait pas à les faire tenir correctement. Continuant de marcher, je soupirais à chacun de ces gémissements, gardant mon calme légendaire. Malgré ça, je comprenais tout à fait sa situation, quelqu'un qui n'a pas l'habitude de ça peut trouver ça excessif et difficile, surtout si l'on vient d'un milieu aisé ...

Nous arrivons finalement en ville, ce fut l'une des seules fois où elle ne s'est pas plaind, d'après elle, la "civilisation" lui manquait, vous dire une taverne perdue au milieu d'une plaine n'aide pas non plus. Et comme d'habitude, je prends mon apparence humaine pour me fondre plus facilement dans la foule. Les emplettes ont été relativement rapide, il ne fallait pas grand-chose à part les habituels ingrédients pour Rey, quelques cordes et ficelles et enfin un bon paquet de clous, les bagarres sont malheureusement fréquentes et la destruction de matériel aussi. Malheureusement, il fallait bien que quelque chose vienne " égayer" cette journée. Une unitée de chevaliers arrivait rapidement dans notre direction en sortant du magasin. Je n'ai pas eu le temps de faire le moindre geste que de nombreuses lances bien aiguisées m'encerclaient de toutes parts, certaines me picorant le derrière alors que d'autre étaient prête à m'égorger ou à m'éventrer. Ces chevaliers me semblaient légèrement bizarre, outre le fait de leur formation parfaite en ligne serrée, ils n'avaient pas d'armure à proprement dit. En effet, ils n'avaient que de la maille, du cuir matelassé et quelques plates. Chacun semblaient avoir une armure différente, mais ils appartenaient au même royaume, preuve en est, tous se sont agenouillés devant Atsu, sauf ceux qui me tenaient à l'écart. Celui qui semblait être le chef s'avança alors, s'agenouilla ensuite pour relever la tête vers la fille aux cheveux bleus.

-Princesse ... par ordre royal, nous avons le devoir de vous escorter jusqu'au royaume pour vous mettre en sécurité.

-Ordre royal ? Princesse ? De qui donnez vous les ordres, et à qui, messire ?

-Ne vous jouez pas de nous princesse, il y a quelques temps, des témoins affirment avoir aperçu la princesse héritière du trone de Lanoy dans une vulgaire taverne fréquenté par des ... personnages peu fréquentable ... et je suis donc venu confirmer ses dires.

- Hey, chevalier, je pense que vous avez bien trop abusé de vin, et que vous confondez fille de tavernes, princesse, et catins.

Un vif coup d'oeil vers eux put me permettre de voir le capitaine se remettre debout rapidement alors que je me concentrais sur les lances sur moi, essayant de trouver un moyen de me dégager de la, fuir avec Atsu et ne pas lâcher les sachets de courses, tache ardu pour un simple vigile ... Le capitaine se releva alors rapidement, attrapant le bras d'Atsu et l'emmenant de force vers ce qui semblait une calèche.

-Je n'ai pas le temps de m'amuser avec vous princesse, vous viendrez de gré ou de force !

Le capitaine retira sa main en grimaçant de douleur alors qu'Atsu recula en le fixant d'un air dur.

-Sont-ce la des manières chevaleresques ? Ou celles d'un orque en rut ?

Je ne sais pas si elle le faisait exprès, mais elle me faisait gagner du temps en continuant à parler de la sorte, il fallait que je me dégage de la rapidement. Mais les chevaliers scrutaient le moindre fait et geste de ma part. Il me fallait pourtant une simple petite ouverture et, qui plus est, avec ma forme humaine, je pourrais facilement me sortir de là. J'ai eu une bonne intuition en partant pour mettre cette armure de cuir, elle me permettra de faire des mouvements souples. C'est alors qu'un miracle se produisit. Le vent aurait du m'interpeller depuis le début, mais ma transformation en humain ne m'a pas aidé, un orage allait éclater et, au moment ou j'en avait besoin, cet orage éclata, faisant reculer les chevalier instinctivement. Ce fut le moment que j'attendais. Étant défait de mes entraves, je slalomais rapidement entre les chevaliers, toujours en tenant les courses dans les mains, jouant de temps à autres des épaules pour en bousculer quelques uns, d'autres essayaient de m'embrocher avec leurs lances, mais leurs longueurs et leurs poids ne pouvaient me stopper alors que d'autre encore hurlaient à leurs camarade de m'arrêter.

Passant finalement le dernier chevalier, je lançais les courses à Atsu qui les réceptionna. Et finalement, je pouvais enfin changer d'apparence. Prenant celle du tigre, je me faufilais entre les jambes de la jeune fille pour le porter sur mon dos, le tout en courant. Le capitaine, alerté par les cris des chevalier, avait eu le temps de dégainer son épée, s'interposant en se mettant au travers de ma route. Ce fameux capitaine, il arborait de nombreuse cicatrice sur ses bras et quelques unes sur son visage ce qui démontrait de son expérience au combat. Il tenta une simple estoc que j'esquivais d'un bond de côté et riposta à grand coup de patte dans son abdomen, mais il arriva tout de même à m'entailler assez profondément l'avant-bras avec une dague qu'il avait dissimulé dans son autre main. Malgré tout, je suis arrivé à me faufiler dans une ruelle, accélérant la cadence pour semer les soldats. Il nous fallait regagner la taverne, nous y seront en sécurité, et je pourrais me défendre avec mes armes stocké là bas.

Après de longue minute de course, je réussi à nous cacher dans une petite cabane abandonner à la périphérie de la ville, mais notre direction était à l'opposer, mais dans l'urgence je devais nous sortir de la. Ayant repris ma forme humaine, j'observais les moindre mouvement dehors, mais rien. Je finis par revenir vers Atsu, remarquant qu'elle avait réussi à garder les sacs de course avec elle. Je lui souris avant de me laisser glisser lentement sur le sol après avoir pris appuie contre un mur, soupirant après avoir heurté le sol. Je me mis à fixer Atsu avant de finalement prendre la parole.

-Je sais que c'est pas le genre de la maison de poser de tel question, mais qui es-tu au juste ?